Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Un début d’année mouvementé sur les marchés financiers: risque d’escalade au Moyen-Orient, pétrole en hausse et les valeurs refuges sont à nouveau recherchées.

Un début d’année turbulent. Après une année de placement 2019 extrêmement positive, les investisseurs ont été bien avisés de faire une pause au tournant de l’année et de s’éloigner un temps loin des marchés financiers. Les premiers jours denégoce de 2020 montrent qu’il valait mieux revenir avec des nerfs d’acier et une résistance au stress renforcée. La situation entre l’Iran et les USA, qui était déjà tendue l’année dernière, est encore montée d’un cran depuis le début de l’année. Le 2 janvier, les Américains ont tué Qassem Soleimani, chef de la Force Al-Qods de la république iranienne. Ce mercredi a été suivi par les représailles des Iraniens sous forme d’une attaque de missiles sur les troupes américaines stationnées en Irak. Le ministre iranien des Affaires étrangères a par la suite souligné sur Twitter que cette attaque devait être comprise comme une riposte modérée, mais qu’une escalade n’était pas prévue. Le temps nous dira si cela se produira ou pas au cours des prochaines semaines.

Sur les marchés financiers, on pouvait alors observer ces derniers jours les tendances typiques d’une demande accrue de placements sûrs. Outre les obligations d’Etat, le prix de l’or, en particulier, en a profité tout récemment. Son rallye, qui a débuté pendant la période de Noël, s’est accéléré ces derniers jours et a temporairement fait passer le métal jaune au-dessus de la barre des 1600 dollars. Le prix du pétrole en revanche, n’a pu augmenter que temporairement. Le seuil de 70 dollars n’a été dépassé que pendant quelques heures cette semaine. Les investisseurs semblent s’être habitués au fait que les pics du prix du pétrole liés à la géopolitique dans un passé récent ont toujours été de courte durée. Dans notre scénario de base, nous supposons également que ce sera la même chose cette fois-ci. Même si nous ajoutons une certaine prime de risque, nous ne pensons pas que le prix du baril de Brent évoluera durablement au-dessus de 75 dollars au cours de l’année. Cela ne veut pas dire que les prix ne fluctueront pas de manière significative et nous attendons dans tous les cas un regain de volatilité en 2020. Et pas que sur prix du pétrole. Selon nous, l’apparente immunité dont jouit actuellement le marché des actions ne durera pas éternellement. La probabilité d’une correction majeure augmente lentement mais surement.

Un très bon résultat pour la BNS. Les investisseurs privés ne sont pas les seuls à avoir bénéficié de la hausse du marché l’an dernier dans presque toutes les catégories de placement. Il en va de même pour les caisses de la Banque nationale suisse (BNS). La BNS achève 2019 en enregistrant un bénéfice de près de 49 milliards de francs. Le portefeuille de placements, qui a gonflé à plus de 800 milliards de francs, rend cela possible. Les taux négatifs, très critiqués dans le décompte final de l’année dernière, et qui représentent environ deux milliards de francs, participent à un peu plus de 4% à ce résultat.

La réserve de distribution de la Banque nationale s’élève à près de 86 milliards de francs après la clôture positive de son exercice annuel. Comparativement, les distributions ré-centes de deux milliards de francs à la Confédération et aux cantons semblent relativement faibles, de sorte que les appels à des versements plus élevésdevraient se faire plus pressants. Dans son communiqué de presse d’hier, la BNS y semble favorable. La Banque nationale serait toutefois bien avisée de continuer à aborder cette question de manière aussi conservatrice que possible à l’avenir. Tout comme les investisseurs privés, la BNS est confrontée au problème que la plupart des composantes de son portefeuille de placements sont très appréciées et que le beau fixe va bientôt passer à la pluie.

Graphique de la semaine

Au début de l’année, le prix du pétrole brut a dé-passé quelques heures la barre des 70 dollars. La raison est due, une fois de plus, à la situation géopolitiquement instable au Moyen-Orient; la menace d’un grave conflit entre l’Iran et les USD étant réelle.

Nous ne prévoyons cependant pas un bond du prix du pétrole au-dessus de 75 dollars (pic de 2019) dans le scénario de base, des résistances fondamentales et techniques s’y opposant.

GROS PLAN

Une version «chocolat» de l’OPEP. La Côte d’Ivoire et le Ghana, qui représentent ensemble 60% de la production mondiale de cacao, s’associent pour créer une variante «chocolat» du cartel pétrolier de l’OPEP. Les deux pays veulent exiger à l’avenir une majoration de 400 dollars par tonne de cacao.

LE PROGRAMME

Début de la saison de publication des résultats. La première période de publication des résultats arrive déjà la semaine prochaine – avec les chiffres des bénéfices et d’affaires pour le quatrième trimestre 2019. Comme d’habitude, le bal sera ouvert par les grandes banques américaines Citigroup, Wells Fargo et Goldman Sachs.

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