Comment positionner les portefeuilles pour la prochaine étape?

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Malgré les incertitudes géopolitiques, la volatilité reste peu marquée pour les différentes classes d’actifs.

Alors que le premier trimestre touche à son terme, les marchés d’actions sont en pleine forme et le dynamisme de l’économie américaine a tempéré les attentes en matière de baisse des taux directeurs. Malgré les incertitudes géopolitiques, la volatilité reste peu marquée pour les différentes classes d’actifs. Tour d’horizon.

Au deuxième trimestre, on devrait entrevoir la prochaine étape pour deux grandes tendances amenées à dicter l’évolution des marchés: l’amorce du cycle de baisse des taux des principales banques centrales, ainsi que la généralisation de l’adoption et de la mise en œuvre de l’intelligence artificielle (IA) dans un plus grand nombre d’entreprises.

Dans ce contexte, les investisseurs auraient intérêt à se concentrer sur les points suivants:

  • bien calibrer leur exposition au secteur technologique;
  • veiller à ce que les flux de revenus du portefeuille soient durables et;
  • utiliser des techniques efficaces de gestion des risques de portefeuille.

L’engouement pour l’IA

Tout d’abord, il est important d’avoir une exposition stratégique diversifiée au secteur technologique et à certains des leaders de l’innovation de rupture. Les bénéfices des entreprises technologiques mondiales devraient progresser de 18% cette année. Quant aux revenus que celles-ci tirent de l’IA, ils devraient enregistrer un taux de croissance annualisé de 72% au cours des cinq prochains exercices.

L’engouement grandissant pour l’intelligence artificielle et ses répercussions pourrait se traduire par une concentration des gains futurs en début de période. Les investisseurs qui cherchent à s’enrichir doivent veiller à s’exposer à ce domaine, en mettant l’accent sur les leaders du secteur, ainsi que sur les bénéficiaires probables des bouleversements technologiques.

De même, après une telle envolée des valeurs de l’IA, le risque de concentration excessive des portefeuilles s’est accru. Les stratégies structurées peuvent aider les investisseurs à gérer le risque de baisse des valeurs technologiques.

Pour ceux qui cherchent à diversifier leur exposition aux actions, on décèle plusieurs opportunités en dehors des valeurs technologiques. On pense, par exemple, aux actions de qualité, y compris les champions régionaux en Europe et en Asie, à d’autres thèmes de croissance tels que la transition énergétique, la révolution des soins de santé et les solutions pour faire face à la pénurie d’eau. On peut encore s’intéresser aux petites et moyennes capitalisations.

Baisse des taux d’intérêts en juin

Deuxièmement, même si l’économie américaine résiste bien et que l’inflation s’est avérée plus forte que prévu, la Réserve fédérale américaine (Fed) devrait tout de même baisser ses taux d’intérêt dans les mois à venir, probablement à partir du mois de juin.

La Banque nationale suisse a déjà franchi le pas avec une réduction de 25 points de base lors de sa réunion de mars. D’autres grandes banques centrales – notamment la Banque centrale européenne, la Banque d’Angleterre et la Banque du Canada – sont également en passe d’amorcer un assouplissement monétaire dans les mois à venir.

Se préparer à la baisse des taux

Pour préparer leurs portefeuilles à la baisse des taux, les investisseurs doivent être proactifs et réaffecter leurs liquidités et leurs avoirs monétaires vers des sources de revenus plus durables, notamment les dépôts à terme, vers les portefeuilles d’obligations à échéances courtes échelonnées et vers les obligations de grande qualité à moyen terme.

S’agissant des devises, la plupart des principales paires continueront à évoluer dans leurs fourchettes récentes, permettant ainsi aux investisseurs de générer des revenus supplémentaires par le biais de transactions tactiques.

Se diversifier pour gérer les risques

Troisièmement, il est essentiel de gérer efficacement les risques. La tentation de le faire en prenant tout simplement ses bénéfices pour rester sur la touche peut être forte. Mais l’histoire montre que ceux qui adoptent une approche plus équilibrée finissent par être récompensés.

L’étude Global Investment Returns Yearbook d’UBS, qui analyse les marchés financiers depuis 1900, montre qu’un portefeuille d’actions diversifié entre 21 pays est 40% moins risqué que d’investir dans un seul pays. De même, un portefeuille composé à 60/40 d’actions et d’obligations est généralement moins volatil qu’un portefeuille composé uniquement d’actions.

Ce n’est certainement qu’en diversifiant les classes d’actifs, les zones géographiques et les secteurs d’activité que les investisseurs peuvent s’enrichir à long terme, tout en composant avec les dynamiques de marché passagères. 

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