La croissance de l’activité du secteur privé s’est accélérée dans la zone euro en avril, grâce à une très nette amélioration de la conjoncture dans les services, selon l’indice PMI Flash publié mardi par S&P Global.
L’indice, calculé sur la base de sondages d’entreprises, s’est redressé à 51,4 contre 50,3 en mars, atteignant son plus haut niveau depuis 11 mois. Un chiffre supérieur à 50 montre une croissance de l’activité, tandis qu’un chiffre en deçà indique une contraction.
Cette croissance reste toutefois «modeste» en raison du recul persistant de l’activité dans l’industrie manufacturière qui contraste avec la progression solide du secteur des services, souligne S&P, dans un communiqué.
Les données d’avril «signalent un retour à la croissance en Allemagne ainsi qu’une quasi-stabilisation de l’activité globale en France», note encore S&P alors que les deux premières économies de la zone euro étaient encore en repli le mois dernier.
La société d’analyse financière s’inquiète cependant d’une «accentuation des tensions inflationnistes» en raison d’un «accroissement des frais salariaux» en particulier dans les services.
«L’économie de la zone euro entame le deuxième trimestre sur des bases solides», estime néanmoins Cyrus de la Rubia, économiste pour la Hamburg Commercial Bank (HCOB), cité dans le communiqué. Sur la base des dernières données PMI, il anticipe une croissance du PIB de 0,3% au deuxième trimestre, comme au premier.
L’indice PMI du mois d’avril «suggère que la zone euro sort de la récession, mais cela n’empêchera pas la BCE de réduire ses taux d’intérêt en juin», a commenté Andrew Kenningham pour Capital Economics.
«Bien que ces enquêtes constituent une bonne nouvelle pour l’économie, nous pensons que la croissance restera assez faible à court terme. Les ménages bénéficieront des effets de la baisse de l’inflation, mais ces effets seront contrebalancés par le resserrement de la politique budgétaire, le déclin de l’activité dans la construction et l’atonie du commerce extérieur», a ajouté cet expert.