Retraites: personnes âgées et petits revenus ont fait pencher la balance

AWP

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Les personnes qui dépendent le plus de l’AVS ont été les plus fervents soutiens à une 13e rente. Plus de deux tiers (69%) des personnes ayant un revenu inférieur à 4000 francs ont voté «oui».

La 13e rente AVS a surtout été plébiscitée par les personnes de plus de 65 ans et celles ayant un petit revenu. Il n’y a en revanche pas eu de Röstigraben, ni de fossé entre les sexes ou entre villes et campagnes, selon un sondage publié lundi par Tamedia et 20Minuten.

Le clivage entre générations était déjà ressorti des études d’opinion réalisées avant le scrutin. Et il se confirme: plus des trois quarts des retraités (78%) a glissé un «oui» dans l’urne, alors qu’ils ne sont que 40% dans la tranche des 18-34 ans.

Les personnes qui dépendent le plus de l’AVS ont été les plus fervents soutiens à une 13e rente. Plus de deux tiers (69%) des personnes ayant un revenu inférieur à 4000 francs ont voté «oui». Les ménages les plus fortunés (plus de 16’000 francs) ont rejeté l’initiative à 61%.

On retrouve cette différence dans les niveaux de formation: 52% des titulaires d’un diplôme universitaires ont rejeté le texte, alors que les personnes ayant achevé leur scolarité obligatoire l’ont plébiscité (69% de oui).

La base de l’UDC contre la direction

Le sondage à la sortie des urnes montre par ailleurs un décalage entre les instances dirigeantes de l’UDC et son électorat. Si l’initiative de l’Union syndicale suisse (USS) a fait un carton à gauche (82% de oui au PS et 70% chez les Vert-e-s), la base de l’UDC a également dit oui à 55%.

Plusieurs sections cantonales de l’UDC avaient recommandé le «oui» (Genève, Jura) ou laissé la liberté de vote (Valais romand, Tessin), alors que le parti national s’opposait à l’initiative.

Les électeurs du Centre ont été très divisés sur la question (49% de oui, 51% de non). Les principaux pourfendeurs de l’initiative se trouvent chez les sympathisants du PLR (62% de non) et des Vert’libéraux (65% de non).

Lettre critiquée

Dans le même temps, plus la confiance dans le gouvernement est faible, plus l’acceptation du projet était élevée. Le sondage montre en outre que la lettre d’anciens conseillers fédéraux appelant à rejeter l’initiative a été mal accueillie. Seuls 15% des électeurs la jugent «bonne» ou «plutôt bonne».

En revanche, le sondage ne met pas en évidence de clivage entre villes et campagnes: 61% des citadins ont approuvé l’initiative, contre 57% des personnes vivant à la campagne ou dans une agglomération. Idem pour les sexes, avec 59% d’hommes et 57% de femmes ayant voté oui.

Front uni contre la retraite à 66 ans

Les mêmes clivages se retrouvent, dans une moindre mesure, dans l’initiative sur les rentes des jeunes PLR. Un tiers des retraités (34%) a accepté ce texte, qui proposait un relèvement de l’âge de la retraite à 66 ans. Seul un quart des moins de 34 ans (24%) a dit oui.

Les personnes ayant un faible revenu ont rejeté le texte des jeunes libéraux-radicaux à 75%, contre 60% pour celles gagnant plus de 16’000 francs par mois. Et 31% des titulaires d’un diplôme universitaire ont voté «oui», contre 21% des personnes ayant effectué un apprentissage.

Par ailleurs, l’initiative sur les rentes n’a obtenu de majorité dans aucun parti. Les électeurs du PLR ont dit oui à 42%, ceux des Vert’libéraux à 34%. Le rejet a été massif à l’UDC (76% de non), chez les Vert-e-s (77%) et au PS (85%).

Le sondage a été réalisé par l’institut Leewas du 29 février au 3 mars auprès de 30’384 personnes de toute la Suisse. La marge d’erreur est de +/- 1,6 point de pourcentage.

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