Coronavirus: de nombreux projets de tests

AWP

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Plusieurs acteurs de la pharma développent des tests pour déterminer si une personne est actuellement infectée. Mais d’autres planchent sur l’identification des individus immunisés après avoir été infectés.

Les recherches pour des tests de diagnostic se multiplient à travers le monde pour limiter la propagation du nouveau coronavirus, dans l’attente d’un éventuel traitement. Etat des lieux des principales pistes à ce jour.

Les tests «PCR»

Il s’agit d’une technique d’«amplification» du matériel génétique viral couramment utilisée dans les diagnostics.

Ces tests doivent être réalisés par des laboratoires spécialisés. Basés sur la détection du code génétique du nouveau coronavirus, ils permettent de dire qu’un malade est infecté au moment où on les réalise.

Les prélèvements se font par écouvillons dans le nez, et offrent des résultats en quelques heures. Plusieurs sociétés pharmaceutiques ont commencé à en produire. Parmi elles:

  • Le français bioMerieux: le spécialiste du diagnostic in vitro développe trois tests de diagnostic et indique avoir mis en place des «mesures exceptionnelles» pour faire en sorte d’en produire un maximum, sans donner de chiffres. Un premier test, le SARS Cov-2 R-Gene, est en cours d’obtention du marquage CE. Le groupe a en outre obtenu, selon une procédure dérogatoire, le droit de commercialiser aux Etats-Unis un autre test rapide du Covid-19. Ce test, Biofire Covid-19, détecte le coronavirus en 45 minutes «à partir d’un prélèvement rhinopharyngé réalisé avec un écouvillon». Il a été développé avec le soutien du département américain de la Défense qui en sera le premier destinataire. Il sera ensuite disponible sur le marché américain, puis à l’international en fonction des autorisations.
  • Roche: le groupe a reçu mi-mars l’autorisation d’utilisation d’urgence des autorités américaines, et la certification CE pour son test «cobas SARS-CoV-2», qui permet de détecter SARS-CoV-2 dans les prélèvements des patients. Roche dit pouvoir produire en tout 8,5 millions de tests par mois.
  • Qiagen: la société néerlandaise, qui vient d’être rachetée par l’Américain Thermofisher, a aussi développé des kits de diagnostics.
  • Bosch: le groupe allemand a annoncé jeudi avoir développé un test rapide en coopération avec le laboratoire Randox. Un échantillon pris dans le nez ou la gorge d’un patient est introduit, avec des réactifs, dans l’appareil de test, baptisé «Vivalytic», par le personnel soignant. Le résultat est donné au bout de deux heures et demi, sans devoir recourir à un laboratoire extérieur ou à du personnel spécialisé, assure Bosch. Ce test doit être disponible en Allemagne au mois d’avril.

D’autres entreprises, dont la française Novacyt, qui a également obtenu l’autorisation d’urgence de la Food and Drug administration pour son test, ou l’allemande R-Biopharm, se sont lancées sur ce créneau.

Dépistage des anticorps

Toutefois, la technique PCR ne sert pas à détecter une infection virale passée. Des sociétés se sont donc lancées sur des tests de sérologie (à partir de prélèvements sanguins), qui visent à détecter les anticorps pour déterminer après coup si un individu a été en contact avec le virus, et s’il est immunisé.

  • Parmi elles, la société finlandaise Mobidiag a développé, en collaboration avec son partenaire chinois Autobio Diagnostics qui le produit, un test sanguin qui détecte les anticorps IgM (produits en début d’infection) et IgG (produits plus tardivement), le tout en 15 minutes, affirme-t-elle. Le test a reçu le marquage CE.
  • La société chinoise Innovita a elle aussi mis au point un test, qui détecte en 15 minutes les anticorps IgG/IgM.
La piste CRISPR

Des recherches sont actuellement menées par des scientifiques spécialisés dans les «ciseaux moléculaires» CRISPR, une technologie qui permet de modifier l’ADN à un endroit précis du génome, mais aussi de faire du diagnostic génétique.

La société Sherlock Biosciences, co-fondée par le chercheur américain Feng Zhang, qui revendique la paternité de l’outil CRISPR, et d’autres scientifiques du Broad Institute, se proposent ainsi d’utiliser sa plateforme technologique, qui permet selon elle de détecter l’empreinte génétique des séquences d’ADN ou d’ARN dans tout organisme ou pathogène, via la technologie CRISPR.

Sherlock Biosciences vient de lancer un partenariat avec la société spécialisée dans le diagnostic moléculaire Cepheid pour développer une gamme de tests pour les maladies infectieuses, dont le nouveau coronavirus. Un développement qui pourrait toutefois nécessiter du temps, dans un contexte de course contre la montre face au COVID-19.

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