Les commandes passées à l’industrie allemande ont rechuté lourdement en mars sur un mois, de 10,7%, nourrissant les craintes de récession pour la première économie européenne, selon des chiffres publiés vendredi.

Cet indicateur clé pour le secteur manufacturier, pilier de l’économie allemande, a subi un recul après deux mois de hausse d’affilée, dont février qui avait progressé de +4,5%, selon l’institut national des statistiques.

L’évolution négative des commandes en mars «s’observe dans la plupart des secteurs de l’industrie manufacturière», a-t-il ajouté.

Ces données sont «un coup de tonnerre», a commenté Jens-Oliver Niklasch, chez LBBW.

L’économiste voit «un véritable signal de récession» émerger après un bon début d’année pour l’industrie allemande.

Le recul est particulièrement fort dans la fabrication de véhicules automobiles et de pièces détachées (-12,2% sur un mois) et celle d’autres véhicules dont militaires, qui recule de plus de 47% en données corrigées des variations saisonnières.

Globalement les commandes de biens d’équipement ont diminué de 14,1% contre 7,5% pour les biens intermédiaires, et une timide progression d’1,2% côté biens de consommation.

Les commandes de l’étranger ont chuté de 13,3% et celles d’Allemagne de 6,8%.

Jeudi, Destatis avait fait état d’un fort recul des exportations allemandes de 5,2% en mars sur un mois, reflétant la fragilité de la conjoncture dans la première économie européenne.

Le PIB a tout juste évité la récession en début d’année, avec une croissance nulle par rapport au 4e trimestre 2022, après avoir reculé de -0,5% d’octobre à décembre. Une récession technique est définie par deux trimestres consécutifs de recul de l’activité.

Le gouvernement allemand table sur une croissance de 0,4% en 2023.