Le gaz fait plier les marchés européens

AWP

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Les indices flanchent de 1,80% à Paris et de 2,32% à Francfort, plombés par la crise énergétique qui menace de plonger l’Europe dans la récession. Milan cède 1,64% et Londres seulement 0,22%. Zurich recule de 0,64%.

Les bourses occidentales poursuivaient leur baisse lundi sous le poids des risques de récession liés au prix du gaz en Europe, qui faisaient aussi chuter l’euro, et dans l’attente d’un symposium annuel des banquiers centraux en fin de semaine.

Les indices européens ont flanché de 1,80% à Paris et de 2,32% à Francfort, plombés par la crise énergétique qui menace de plonger l’Europe dans la récession. Milan a cédé 1,64%, Londres seulement 0,22%. A Zurich, le SMI a perdu 0,64%.

A Wall Street, le Dow Jones lâchait 1,42%, l’indice Nasdaq, 2,03%, et l’indice élargi S&P 500, 1,67% vers 16H15 GMT.

«L’Europe se prépare à une nouvelle fermeture du gazoduc Nord Stream 1 plus tard dans le mois», rappelle à l’AFP Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Le géant gazier Gazprom a averti que les livraisons de gaz seraient interrompues pour «maintenance» du 31 août au 2 septembre, au risque de raviver la peur d’une pénurie en Europe, où la Russie est accusée de chantage énergétique.

Résultat, le cours du gaz européen (contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel) est reparti en flèche et a atteint lundi 295 euros le mégawattheure (MWh), s’approchant des records historiques en séance atteints dans les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Vers 16H15 GMT, il s’échangeait à 276,74 euros le mégawattheure (MWh), en hausse de plus de 14%.

Dans ce marché nerveux, les investisseurs se sont repliés sur le dollar, considéré comme valeur refuge.

L’euro s’est enfoncé sous le seuil de la parité avec le billet vert, à un niveau plus vu depuis l’année de sa mise en circulation. La monnaie européenne perdait 0,96% vers 15H30 GMT à 0,9941 dollar, un plus bas depuis 2002.

«Les préoccupations mondiales en matière d’inflation et de taux d’intérêt ont de nouveau rattrapé les acteurs du marché», constate Timo Emden, analyste indépendant.

Jusqu’à la semaine dernière, les investisseurs ont soutenu le marché, espérant que la Réserve fédérale américaine, qui a déjà relevé ses taux à quatre reprises depuis mars, soit moins offensive lors de sa prochaine hausse de taux qui devrait intervenir en septembre.

Mais comme l’inflation continue de sévir et qu’elle diminue le pouvoir d’achat des particuliers et met en difficulté nombre d’entreprises, les banques centrales restent focalisées sur la nécessité de brider la hausse des prix, quitte à faire peser un risque de récession.

Ainsi, les investisseurs attendent nerveusement le rendez-vous annuel des banques centrales à Jackson Hole aux États-Unis, sous la houlette de la Fed, qui se tiendra jeudi et vendredi.

Tandis que tous les actifs risqués étaient écorchés, les rendements des emprunts d’Etat remontaient clairement devant la peur de l’inflation. Le taux d’emprunt français à 10 ans montait à 1,89% et son pendant américain dépassait 3% vers 16H15 GMT.

L’énergie allemande suffoque

Sous le coup des prix du gaz, plusieurs sociétés allemandes de l’énergie ont passé une séance dans la brume: Siemens Energy a perdu 4,37%, E.ON (-2,98%) et Uniper a chuté de 7,72%.

Le patron d’Adidas sur le départ

Le géant allemand de l’équipement sportif Adidas (-6,14% à 156,09 euros) a annoncé lundi le départ «courant 2023» de son patron Kasper Rorsted, qui restera à son poste «jusqu’à ce qu’un successeur soit nommé» pour garantir une «transition en douceur».

Le pétrole et les cryptos fléchissent

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 1,10% à 95,66 dollars vers 16H10 GMT.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en septembre, reculait de 1,60% à 89,32 dollars.

Le bitcoin perdait 0,48% à 21.369 dollars.

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