Gonet: l'actualité des marchés au 19 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,10%, S&P 500 +0,34%, Nasdaq +0,84%, Russell 2000 +0,10%, SOX +0,74%, Eurostoxx -0,75%, SMI +0,06%.

Wall Street prolonge son rebond et envoie l’indice S&P500 (SPX) à 1,2% de son record historique. La journée débute pourtant dans le rouge, le marché est échaudé par le PIB chinois du mois de septembre, qui manque les attentes. Les prix de l’énergie inquiètent aussi, le pétrole débutant sa semaine sur les chapeaux de roues, mais cela ne dure pas et permet d’alléger quelque peu la pression inflationniste ambiante. Les acheteurs font leur retour dès l’ouverture du NYSE et le marché clôture quasiment à son plus haut du jour. Le SPX évolue désormais 50 points au-dessus de sa moyenne mobile à 50 jours et regarde son record historique quasiment dans les yeux. Les volumes d’échanges sont stables et le breadth indique un marché partagé avec 236 titres du S&P500 qui clôturent dans le vert. Cela nous montre aussi que les grosses capitalisations, surtout technologiques, passent une bonne journée. La volatilité ne bouge pas d’un iota, le VIX reste à 16,31. On remarque aussi une forme de détente dans le secteur technologique, permise par le léger repli des rendements obligataires, le 10 ans US venant tester son récent top de 1,62% pour revenir à 1,58%.

Côté matières premières, le pétrole s’approche des 84 dollars le baril de WTI Light Crude en séance pour finalement faire l’objet de prises de bénéfices et se replier à 83,08 dollars. L’or tente un timide come-back ce matin, l’once remonte à 1779 dollars, probablement encouragée par le repli du billet vert, la paire EUR/USD casse les 1,1600 et se hisse à 1,1648. Il semble que les résultats de sociétés plutôt solides et les statistiques économiques décentes incitent les intervenants à minimiser la pénurie croissante d’énergie autour du globe et les disfonctionements de la chaine d’approvisionnement. En ce qui concerne l'énergie, l'OPEP+ n'a pas atteint ses objectifs de production et la Russie choisit de ne pas envoyer davantage de gaz naturel en Europe. Ceci dit, le gaz naturel poursuit son repli, à suivre de près.

La Banque d’Angleterre avertit qu’elle devra probablement agir bientôt pour endiguer l’inflation, alors que les paris sur des hausses de taux en Australie et en Nouvelle-Zélande augmentent.

Du point de vue macroéconomique, la production industrielle a diminué de 1,3% en septembre (consensus +0,2%). L'élément clé est que la production industrielle a été faible en septembre en raison des effets de l'ouragan Ida et de la pénurie actuelle de semi-conducteurs. L'indice NAHB du marché du logement est passé de 76 en septembre à 80 en octobre (consensus 75).

Amis des crypto-monnaies, aujourd’hui est un grand jour pour vous, le premier ETF (Exchange Traded Fund) sur le bitcoin va commencer à traiter cet après-midi à Wall Street, sous le symbole BITO. Oh ne vous emballez pas trop vite, il s’agit d’un ETF qui est basé sur le future du bitcoin, en l’achetant vous ne deviendrez donc pas indirectement acquéreurs de bitcoin mais de sa performance, du moins vous l’espérez. Quoi qu’il en soit, c’est un petit pas pour le NYSE mais  un énorme pour les cryptos, selon CNBC trois ETFs supplémentaires devraient être lancés d’ici à la fin du mois.

On fait un petit détour par la Suisse avec les exportations de montres au mois de septembre, qui atteignent 1,88 milliard de francs soit une hausse de 16,6% par rapport à la même période de l’an passé, Richemont et Swatch devraient apprécier.

Aujourd'hui, les investisseurs attendent les résultats de Johnson & Johnson et Procter & Gamble à l'heure du déjeuner en Europe, puis ceux de Netflix, dont tout le monde parle à nouveau grâce à la série Squid Game, en soirée. Ce matin, ils s'occupent avec les chiffres d'Ericsson ou de Danone

Peu d'indicateurs aujourd'hui, hormis les chiffres des permis de construire aux Etats-Unis en septembre (14h30).

Lonza: Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 785 à 830 francs. La production de minerai de fer de BHP baisse de 5% en raison de travaux d'entretien et d'une pénurie de main-d'œuvre. Le bénéfice d'Ericsson dépasse les prévisions grâce à la demande de 5G, malgré des pertes de parts de marché en Chine. Samsung Electronics en tête du marché mondial des smartphones au troisième trimestre. Apple renouvelle sa gamme d'ordinateurs portables, en s'affranchissent d'Intel, et lance de nouveaux AirPods. Des parlementaires interrogent Amazon pour savoir dans quelle mesure les dirigeants du groupe ont trompé le congrès lors d'une audition, selon le Wall Street Journal. Volvo (Geely) vise une valorisation de 23 milliards de dollars lors de son introduction en bourse à Stockholm. Unicredit sonde le marché afin de mesurer l'intérêt pour une potentielle cession de son activité de crédit-bail, a appris Reuters. Walt Disney reporte la sortie de films Marvel et du 5e «Indiana Jones». Alibaba dévoile une puce destinée à ses serveurs de «cloud».

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse, Wall Street fait son effet. À Hong Kong, le Hang Seng (+1,40%) surperforme grâce à la vigueur des constructeurs automobiles. Les actions de la Chine continentale accumulent les gains, le secteur des nouvelles énergies se distinguant. Shanghai progresse de 0,75%. Les semi-conducteurs poussent Taïwan à la hausse, son indice progresse de 1,17%. Le Japon, l'Australie et la Corée sont également en hausse. Tokyo gagne 0,65% à la cloche et Séoul avance de 0,74%. Le future SPX continue son petit chemin tranquille vers les sommets et gagne 9 points alors que l’Europe est indiquée en hausse de 0,2% à l’ouverture.

Notons enfin que, pénurie d’énergie oblige, les contrats à terme sur le charbon chinois sont en hausse de 9%. Aux Etats-Unis Joe Biden aurait discrètement rencontré des producteurs pétroliers américains la semaine passée afin de leur demander d’augmenter leur production. On se souvient donc qu’il n’a cessé de leur tirer dessus à boulets rouges depuis le début de son mandat. Et comme l’écrit l’excellent Anthony Bondain «Cet épisode, comme la suppression temporaire des limites de production de charbon en Chine, le retour en grâce du nucléaire ou le frein à main brutalement tiré par Bruxelles sur l'extension du marché carbone, illustre la difficulté d'aligner des politiques de l'instant avec des enjeux fondamentaux. En d'autres termes, l'urgence climatique disparaît plus vite qu'un pot de Nutella dès que les factures des consommateurs commencent à déraper».

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