L’EUR/CHF marque le pas depuis une semaine après avoir reculé jusqu’à son plus bas historique enregistré l’année dernière à 0,94. La dégradation de l’économie européenne semble la principale raison de ce recul constant de l’EUR/CHF depuis le début de l’année. En effet, malgré un taux de chômage toujours en baisse, l’environnement économique semble de plus en plus difficile pour les entreprises selon les enquêtes PMI. Le PMI composite de la zone euro s’est enfoncé en territoire de contraction pour le cinquième mois consécutif en octobre et à un niveau inférieur à ses plus bas de l’année dernière.

Le « boom » des services qui avait permis de repousser les craintes de récession s’est dissipé au cours de l’été. Le PMI des services de la zone euro est désormais à 47,8, son plus bas niveau depuis mai 2013 si nous excluons les mois pénalisés par les restrictions sanitaires en 2020 et 2021.

En plus du risque grandissant de récession en zone euro, le franc suisse profite également de l’inflation relativement plus faible en Suisse. L’inflation sous-jacente est de 4,5% en zone euro contre 1,3% en Suisse, un différentiel relativement important qui soutient le franc suisse.

Dans ce contexte, il est probable que l’EUR/CHF poursuive sa tendance baissière de fond et enfonce ses plus bas de l’année dernière.

Analyse technique du cours de l’EUR/CHF

Du point de vue de l’analyse technique, la tendance de fond de l’EUR/CHF est indiscutablement baissière depuis le début de 2021 et après un «pullback» jusqu’au seuil de la parité, grâce à un rebond économique de quelques mois au quatrième trimestre de l’année dernière, le taux de change a repris sa tendance baissière.

Un repli sous ce seuil ouvrirait la voie à une continuation de la tendance baissière de fond et le prochain support majeur à surveiller serait le seuil symbolique à 0,90.

Compte tenu de la montée des risques géopolitiques et du risque croissant de récession dans les économies développées, le franc suisse semble avoir de belles perspectives devant lui ces prochains mois. Un rebond majeur de l’économie mondiale sera probablement nécessaire pour provoquer un retournement haussier du taux de change.