Les taux d'emprunt des pays les plus solides de la zone euro se sont légèrement tendus lundi, dans un marché reprenant un peu goût au risque, tandis que ceux de l'Espagne et de l'Italie ont baissé.

«Nous sommes dans une configuration assez classique» sur le marché obligataire ce lundi avec «un regain d'appétit pour le risque» pénalisant les actifs refuges tels que la dette allemande (le «Bund", qui sert de référence), a expliqué auprès de l'AFP Cyril Regnat, stratégiste obligataire chez Natixis.

Mais, selon lui, il faut aussi «garder à l'esprit que la dette allemande s'était bien détendue depuis plusieurs semaines, donc cette correction a du sens et s'explique certainement par des prises de profit», a-t-il ajouté.

Dans le sillage du Bund, le taux d'emprunt à dix ans de la France a également terminé en petite hausse.

«Tous les indices boursiers sont dans le vert» ce lundi, en particulier la Bourse de Milan qui s'affiche en nette hausse, a poursuivi M. Regnat: un signe que les investisseurs se détournent un peu des obligations allemandes et françaises, considérées comme des actifs moins risqués, au profit des actions.

«Nous avons d'une certaine façon un rééquilibrage ou un petit retour à la normale» après «les pertes subies en octobre qui a été un mois assez noir notamment pour les marchés actions», a souligné le spécialiste.

En revanche, les dettes des pays les moins solides de la zone euro étaient recherchées après que Standard & Poor's a décidé vendredi de maintenir inchangée la note de la dette souveraine italienne, ce qui a rassuré les investisseurs.

L'agence de notation financière a abaissé la perspective de la note de la dette de l'Italie de stable à négative mais sans dégrader la note elle-même, qui reste à «BBB», alors qu'une semaine auparavant, sa concurrente Moody's l'avait dégradée de «Baa2» à «Baa3».

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne s'est tendu à 0,377% contre 0,352% vendredi.

Le rendement de même maturité de la France a suivi une trajectoire similaire, montant légèrement à 0,742% contre 0,738% vendredi.

Le rendement à 10 ans de l'Italie s'est quant à lui un peu détendu, à 3,337% contre 3,446% vendredi à la clôture du marché secondaire.

Le taux d'emprunt à 10 ans de l'Espagne a également reflué, à 1,544% contre 1,567%.

En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt britannique à dix ans a progressé à 1,399%, contre 1,383%.

A la clôture des marchés européens, le taux d'emprunt à 10 ans des États-Unis se tendait à 3,102%, contre 3,076% vendredi à la clôture, comme celui à 30 ans, qui progressait à 3,338%, contre 3,310%. Celui à deux ans évoluait à 2,829%, contre 2,806%.