Société Générale à l’heure des orientations stratégiques

AWP

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Cette matinée pourra être l’occasion pour le nouveau directeur général, Slawomir Krupa, de lister les activités jugées moins prioritaires pour la banque et dont elle pourrait à court ou moyen terme se séparer.

Le nouveau directeur général de la Société Générale Slawomir Krupa a pris rendez-vous avec le marché: il présente lundi à 08h00 GMT depuis Londres ses grandes lignes stratégiques aux investisseurs afin de relancer leur intérêt pour la banque, à la recherche d’un nouveau souffle.

Quatre mois après avoir pris les rênes du groupe bancaire, M. Krupa a fait de cette matinée de présentation et d’échange – une heure et demi est réservée aux questions de la salle – son premier temps fort public.

Le Société Générale cherche à se relancer après une quinzaine d’années en dents de scie sous la houlette de son prédécesseur Frédéric Oudéa, rythmées par les crises et les scandales (affaire Kerviel, mise en cause de la banque dans l’affaire Panama Papers ou encore cette année une perquisition au siège sur le dossier «cumcum»...).

Le marché ne s’attend pas à un virage stratégique très serré mais plutôt à une feuille de route lisible permettant à la «Socgen» de se recentrer sur ses points forts.

Parmi eux la filiale de crédit-bail automobile ALD, qui a doublé de taille l’an dernier avec l’acquisition de Leaseplan, ou encore la banque en ligne Boursorama, désormais rentable.

Cette matinée pourra également être l’occasion pour M. Krupa de lister les activités jugées moins prioritaires pour la banque et dont elle pourrait à court ou moyen terme se séparer.

Plusieurs médias ont évoqué, sans source officielle, des réflexions stratégiques sur les métiers de conservation de titres ou encore de financement d’équipements pour les entreprises.

Le ménage a par ailleurs déjà commencé dans les banques de détail à l’étranger: Société Générale a annoncé début juin des accords de cession de plusieurs pays d’Afrique (Congo, Guinée équatoriale, Mauritanie, Tchad), continent sur lequel le groupe est historiquement très implanté.

Heure de Londres

La présentation de M. Krupa aura lieu dans les locaux londoniens de Société Générale, à Canary Wharf, l’autre quartier d’affaires de la ville avec la «City».

Le choix de Londres comme chambre d’écho de la stratégie d’une banque française, cotée à Paris, peut étonner, d’autant que la «Socgen» a ces dernières années plutôt réduit la voilure dans la capitale britannique.

Il s’inscrit cependant dans le profil très international du franco-polonais Slawomir Krupa, qui a imposé au comité de direction l’anglais comme langue de travail, et dans sa volonté de parler aux investisseurs.

Il faut dire que le chantier du cours de Bourse est majeur pour la Société Générale. Sa valorisation stagne autour de 20 milliards d’euros, trois fois moins que sa concurrente de toujours BNP Paribas, auprès de qui elle pouvait encore se comparer au début de l’ère Oudéa.

M. Krupa sera également amené à revenir sur les partenariats transatlantiques noués récemment par la banque: un projet de joint-venture avec le gestionnaire d’actifs AllianceBernstein en novembre dernier ou le lancement d’un fonds de dette privée de 10 milliards d’euros avec la société de gestion canadienne Brookfield, annoncé le 11 septembre.

Salariés, syndicats et clients attendent également de voir comment sera traitée la banque de détail en France, à la rentabilité écornée cette année et en pleine transformation.

Le groupe a en effet engagé à grand frais la fusion de ses deux réseaux, Société Générale et Crédit du Nord, pour les réunir sous une même bannière rouge et noir, SG. Elle s’accompagne d’une réduction assez drastique du nombre d’agences d’ici 2025 et de 3.700 suppressions de postes, sans départ contraint cependant.

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