La deuxième banque allemande Commerzbank a relevé vendredi ses prévisions de recettes sur l’année, grâce aux hausses de taux menées par la BCE, qui ont également contribué à la hausse du bénéfice net du groupe au deuxième trimestre.

Pour l’année en cours, le groupe s’attend désormais à engranger au moins 7,8 milliards d’euros de produit net d’intérêts contre 7,0 milliards d’euros anticipé précédemment, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Cette prévision tient compte de la remontée en cours des taux directeurs de la Banque centrale européenne pour contrer l’inflation et de la façon dont cette hausse sera répercutée sur la rémunération des dépôts des clients.

Les produits d’intérêt du groupe ont grimpé de 44,1% sur un an au deuxième trimestre pour atteindre 2,1 milliards d’euros.

D’avril à juin, le groupe a enregistré une hausse de 20% de son bénéfice net, à 565 millions d’euros, au-dessus des attentes des analystes de Factset, qui tablaient sur 548 millions d’euros.

«La première partie de l’année a encore été bonne», s’est félicité Manfred Knof, PDG du groupe. Sur un semestre, le bénéfice net s’élève à 1,1 milliard d’euros, en hausse de 50%.

L’établissement mise toujours en 2023 sur un résultat net annuel «nettement supérieur à celui de 2022» (1,4 milliard d’euros).

L’activité de Commerzbank est portée depuis plusieurs mois par la «dynamique de hausse des taux d’intérêt», menée tambour battant par la BCE.

Ces gains ont permis de «compenser» le «poids des prêts en francs suisse de la filiale polonaise Mbank», qui continuent d’alourdir le bilan du groupe, explique le groupe. Commerzbank indique avoir provisionné 347 millions d’euros de provisions supplémentaires au deuxième trimestre pour cette raison.

Le groupe fait face depuis plusieurs mois à des litiges liés à des prêts anciens en francs suisses de sa filiale polonaise Mbank, dont les taux avaient grimpé avec la crise financière de 2008.

Commerzbank déclare enfin profiter de «sa transformation en cours, de plus en plus payante», selon Bettina Orlopp, directrice financière, citée dans le communiqué.

Après des années marquées par des crises et restructurations, le groupe a nettement relevé la tête l’an dernier, au prix notamment de la suppression de 9.000 postes depuis 2021 et de la suppression de plusieurs centaines d’agences.

Signe du retour à une meilleure situation financière, Commerzbank a mené en juin un programme de rachats d’actions de 122 millions d’euros -0,97% de son capital- pour récompenser ses actionnaires.

Et le groupe ne devrait pas s’arrêter là. «Nous demanderons à la BCE et aux autorités financières allemandes d’approuver un nouveau plan de rachat d’actions», a déclaré Mme Orlopp.

Le manque de détails à propos de ce futur programme n’a pas plu aux marchés, qui ont sanctionné le titre du groupe à la Bourse de Francfort où il perdait 1,37% peu avant 14h00 GMT sur un indice Dax dans le vert.

Une nouvelle stratégie pour les années 2025 et suivantes sera présentée par le conseil d’administration de la banque en même temps que les résultats du troisième trimestre le 8 novembre.