Marchés émergents: opportunités d’investissement suite à la crise du coronavirus

AXA Investment Managers

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Les obligations des pays émergents libellées en euro ont enregistré une croissance considérable ces dix dernières années.

La pandémie de coronavirus a fortement augmenté la volatilité du marché. Et celle des marchés émergents également. Mais la crise est aussi source d’opportunités: «Les emprunts d’Etat et d’entreprises des marchés émergents sont bien disposés pour ressortir de la tempête et combler les lacunes d’autres catégories d’actifs», affirme Mikhail Volodchenko, Portfolio Manager chez AXA Investment Managers (AXA IM).

Risques bien payés

Ces trois derniers mois, les marchés ont eu le tournis. En mars, des problèmes de liquidités ont résulté de la baisse des activités économiques et des mesures de confinement. La Réserve fédérale a eu une influence considérable en prenant des mesures qui ont permis d’alléger la situation et de favoriser la stabilité des marchés émergents. Toutefois, les investisseurs restent craintifs. Ils sont nombreux à redouter les faiblesses géopolitiques et institutionnelles telles que celles constatées actuellement en Argentine et en Turquie. Cependant, ces risques sont bien payés, estime M. Volodchenko. «Dans un univers comptant plus de 70 pays avec les entreprises en conséquence, la marge entre les opportunités d’investissement de qualité et celles à éviter est suffisante», souligne l’expert. Les données historiques confirment son propos. Ces vingt dernières années, les dettes des marchés émergents ont surperformé toutes les autres catégories d’actifs, et ce, malgré diverses crises. Elles ont ainsi battu le NASDAQ de plus de 200% en termes de développement de valeur. Les taux de défaut dans les marchés émergents étaient en outre très bas par le passé. Le taux moyen annuel de défaut au cours des 20 dernières années était de 1,1%, ce qui est nettement moins que d’autres catégories d’actifs à haut rendement. Des taux de défaut plus élevés ont plutôt été enregistrés dans les marchés frontières, par exemple le marché subsaharien et les Etats des Caraïbes. Toutefois, ces actifs ne représentent qu’une modeste part (10%) de l’univers d’investissement (emprunts d’Etat et d’entreprises).

Emprunts dans la zone Asie particulièrement attrayants

La crise actuelle offre donc des possibilités d’investissement intéressantes. La Chine présente les meilleures opportunités d’une reprise en V. «Elle fut le premier pays affecté par la crise et elle est logiquement le premier à en sortir. Par rapport à d’autres pays, elle a une puissance de feu nettement supérieure, une certaine latitude en matière de fiscalité et peut stimuler sa politique monétaire. Les placements asiatiques à haut rendement sont donc particulièrement attrayants», affirme M. Volodchenko. Avec jusqu’à 400 points de base au-dessus des emprunts étasuniens à haut rendement, les emprunts notés B de la zone Asie offrent une prime attrayante pour des taux de défaut nettement inférieurs sur le plan historique.

La guerre commerciale entre les USA et la Chine semblant virer progressivement à la guerre idéologique et technologique suite à la crise du nouveau coronavirus, l’expert estime que les domaines de la technologie et des biens de consommation surtout présentent d’immenses opportunités: «85% de la population mondiale vit dans des marchés émergents, et dans quatre ans, elle représentera les deux tiers de la classe moyenne. Ces consommateurs représentent donc un potentiel énorme, et ces marchés, contrairement à ceux des pays industrialisés, ne sont pas arrivés à saturation. Il est donc possible de les développer», commente M. Volodchenko. L’expert table en outre sur le secteur des télécommunications et sur les secteurs affichant des recettes en dollar US, par exemple les protéines et métaux précieux, dont les marges bénéficiaires devraient encore croître en raison de la crise. De manière générale, nombre d’entreprises des marchés émergents affichent de bonnes dispositions: «Nombre d’entre elles ont abordé la crise avec de solides bilans, ont géré les passifs de manière globale, disposent de réserves en liquides suffisantes et ont en outre déjà surmonté des crises», ajoute M. Volodchenko.

Opportunité alpha pour les émissions libellées en euro

Les émissions des marchés émergents libellées en euro ont elles aussi un potentiel très intéressant. «Des pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, l’Ukraine ou l’Egypte font partie du programme du Fonds monétaire international et émettent leurs emprunts majoritairement en euro. Certains, en raison de leur histoire et de leurs liens commerciaux étroits avec l’Europe, ont même adossé leur devise à l’euro. Actuellement, des emprunts génériques sur 10 ans offrent une prime avec un spread de 50 à 100 points de base par rapport à des emprunts équivalents en dollar US. Une excellente occasion, donc, de générer un alpha», avance l’expert.

Le fonds AXA WF Emerging Markets Euro Denominated Bonds saisit ces opportunités d’investissement en se focalisant sur les emprunts des pays émergents libellés en euro. Il permet aux investisseurs d’améliorer leur exposition aux emprunts des pays émergents sans être pénalisés par des frais de hedging en dollar US. Afin d’améliorer la diversification et le rendement potentiel pour les investisseurs, le fonds comprend une allocation de maximum 20% en emprunts libellés en dollar US. Il est ainsi possible d’investir dans des pays qui n’émettent pas leurs obligations en euro. Le fonds n’investissant que dans des émissions obligataires affichant un volume d’au moins 500 millions d’euros, le risque d’une moindre liquidité stéréotypée des emprunts libellés en euro est réduit. Un risque souvent attendu sur les marchés émergents par les investisseurs. Par ailleurs, le fonds n’investit pas dans des obligations dont la notation est inférieure à B-, car il s’agit plutôt d’opportunités non productives dont les résultats sont essentiellement binaires.

«Les obligations des pays émergents libellées en euro ont enregistré une croissance considérable ces dix dernières années. Grâce à de nouveaux émetteurs, cette catégorie d’actifs a gagné en profondeur et en diversité. Nous estimons que cette tendance va se poursuivre», affirme l’expert.

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