Le retour de la volatilité - à la recherche de qualité

Alexandre Nunes, Julius Baer

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Quels sont les perspectives pour 2019 pour les investisseurs et quelle est la meilleure manière de faire face à l’environnement actuel?

En 2019, la génération née entre 1981 et 1996 aux États-Unis prendra le pas sur les baby-boomers nés entre 1946 et 1964. Il s’agit d’un virage démographique qui illustre le changement de leadership générationnel dans nos sociétés et qui conduit aux nouvelles dynamiques économiques de ces dernières années. L’émergence des nouvelles technologies est portée par une accélération des progrès technologiques, une intensification des réseaux de connexions privés et professionnels et des habitudes de consommation bouleversées par cette nouvelle génération. Les analyses financières portent ces changements en développant des thématiques d’investissements à l’instar des «technologies disruptives», «Internet des objets» ou «l’intelligence artificielle». Les turbulences sur les marchés en 2018 suggèrent d’être sélectif, en particulier dans le secteur de la technologie dont la croissance, toujours présente, s’est récemment affaiblie après plusieurs trimestres de hausse. Les investissements en portefeuille sur les thèmes spécifiques de l’intelligence artificielle, du «cloud computing» et des paiements digitaux par exemple prendront une part plus importante des dépenses informatiques au sein des entreprises. La récente baisse des marchés offre par ailleurs des points d’entrées intéressants. Pour les titres Adobe, Salesforce.com, Amazon ou Visa présentent des opportunités intéressantes.

Si les points d’entrées sont résolument meilleurs en ce début d’année,
les investisseurs privilégieront une approche active et des stratégies orientées sur la qualité.
Les marchés action devrait refléter la progression en 2019

A l’amorce de cette nouvelle année, l’Europe est dominée par les questions liées au budget de ses pays membres et plus récemment aux actions des gouvernements pour encourager le développement du pouvoir d’achat. Les États-Unis et la Chine se sont engagés dans un bras de fer pour la domination de certaines de leurs industries-clés et la Grande-Bretagne doit trouver une issue à son «Brexit». Dans ce contexte nous anticipons, cette année, une croissance mondiale légèrement en dessous de 3,5% qui se traduira par une croissance des bénéfices entre 7% et 8%. Les marchés actions devraient donc refléter cette progression en 2019. La fin du cycle de croissance s’accompagne également d’indicateurs économiques avancés tel que l’aplatissement de la courbe des taux qui conduit à augmenter la volatilité sur les marchés. 2018 a déjà initié cette tendance avec seulement 13% des actifs qui ont affiché une performance positive. Si les points d’entrées sont résolument meilleurs en ce début d’année, les investisseurs privilégieront une approche active et des stratégies orientées sur la qualité. Elles ont effectivement commencé à afficher de meilleures performances depuis le troisième trimestre 2018, date à partir de laquelle les valeurs du Nasdaq ont commencé à sous-performer les valeurs du S&P500. Les valeurs de qualités répondent notamment aux critères fondamentaux suivants : progression stable des revenus et du dividende, endettement contrôlé et flux de trésorerie positif souvent utilisé pour déterminer la valeur d’une entreprise. Les valeurs telle que Sanofi et Boston Scientific dans le secteur de la santé, Shell dans le secteur de l’énergie, CSX Corporation dans le secteur industriel ou Helvetia dans le secteur financier sont des choix solides dans une approche diversifiée de gestion de portefeuille.

Les conséquences de la hausse du USD

Le ralentissement du cycle économique, la volatilité des marchés et la hausse des taux aux États-Unis – dont l’économie a continué de progresser suite aux aménagements fiscaux – ont soutenu la progression du dollar. La baisse des liquidités ainsi conjuguée à la hausse du USD ont particulièrement fragilisé les économies émergentes, dont la dette extérieure s’alourdit mécaniquement. Nous n’anticipons pas de retournement dans les mois à venir et restons donc très sélectifs sur les investissements dans les pays émergents. Les politiques monétaires devraient également marquer une pause, en particulier aux États-Unis avec des prévisions de hausse de taux plus tempérées. En effet, nous n'attendons plus que deux hausses de taux par la banque centrale américaine cette année. En matière de revenu fixe, cet environnement nous conduit à recommander d’investir les signatures de qualité avec un accent particulier sur les ratio d'endettement ainsi que les flux de trésorerie. Suite à l'augmentation des primes de risques dans tous les segments de qualité – mais en particulier sur les obligations à haut rendements aux États-Unis -  nous soulignons notre préférence pour le risque de crédit par rapport au risque de durée et suggérons ainsi sur le segment USD des investissements sur les obligations «Investment grade». Enfin, pour satisfaire une prise de risque plus importante, nous recommandons les obligations émergentes en USD. Finalement les taux toujours très bas dans le reste des pays développés ne devraient pas évoluer dans les trimestres à venir, contribuant ainsi à conforter notre préférence pour les actions qui présentent toujours un rendement très attractif dans un contexte de gestion active de portefeuille.