La Chine à la croisée des chemins

Aberdeen Standard Investments

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Aujourd’hui, la Chine se trouve à la croisée des chemins, confrontée à des compromis difficiles.

Cette étude a été publiée initialement par Aberdeen Standard Investment en juillet 2017.

La Chine s’est hissée au deuxième rang mondial sur le plan économique grâce à une série de mesures judicieuses. Aujourd’hui, elle se trouve à la croisée des chemins, confrontée à des compromis difficiles. Les gouvernements, les entreprises et les investisseurs du monde entier s’intéressent beaucoup à quand et comment la Chine réussira sa transition de pays à revenu intermédiaire à pays à revenu élevé. Dans ce numéro de Global Horizons, nous examinons un certain nombre de questions complexes auxquelles la Chine est confrontée à ce stade de son développement économique, en particulier les réformes structurelles nécessaires pour éviter un ralentissement marqué de sa croissance.

Les points clés

La Chine se trouve maintenant à la croisée des chemins alors qu’elle s’efforce de passer du statut de pays à revenu moyen à celui de pays à revenu élevé. Selon nos estimations, son taux de croissance a ralenti pour atteindre 5% par an,son modèle basé sur le crédit et l’investissement public étant à bout de souffle et de plus en plus contre-productif.

Un désendettement contrôlé est nécessaire
pour promouvoir une croissance plus durable demain.

Bien que les autorités chinoises reconnaissent la nécessité de rééquilibrer et de restructurer l’économie, elles sont confrontées à une série d’arbitrages difficiles.

Un désendettement contrôlé est nécessaire pour promouvoir une croissance plus durable demain, mais il faut consentir à un taux de croissance plus faible aujourd’hui.

Des réformes sont nécessaires au sein du secteur financier pour soutenir une croissance alimentée par la consommation et une meilleure allocation des ressources. Cependant, celles-ci entraîneront une perte de contrôle direct du gouvernement sur la croissance du crédit, l’allocation des ressources et le taux de change.

La réforme des entreprises publiques et la poursuite de la déréglementation des marchés de produits sont nécessaires pour stimuler l’innovation et accélérer la croissance de la productivité, mais exigent de l’État qu’il joue le rôle de régulateur plutôt que de concurrent dans l’économie. Étant donné que la restructuration des entreprises publiques s’accompagnerait d’une hausse du chômage, l’État providence devra intervenir pour fournir une aide transitoire aux ménages.

L’expansion du crédit et de l’investissement en Chine depuis 2008-2009 a été d’une ampleur telle qu’elle a entraîné des crises financières dans la plupart des autres pays émergents. Toutefois, comme cet essor a été financé en grande partie en interne, nous pensons que la Chine peut éviter un atterrissage brutal si le gouvernement central recapitalise le secteur bancaire et s’avère capable d’endiguer les sorties de capitaux qui pourraient déstabiliser le système financier domestique.

La diminution de la population en âge de travailler et la réduction
du fossé technologique réduiront les possibilités de convergence.

Indépendamment de la capacité des autorités à gérer un atterrissage progressif, la croissance connaîtra un ralentissement durable au cours des prochaines décennies, à mesure que le relèvement du niveau de vie, la hausse de l’appareil productif, la diminution de la population en âge de travailler et la réduction du fossé technologique réduiront les possibilités de convergence. Pour réussir la transition vers le statut de pays à revenu élevé, il faudra réformer en profondeur les structures politiques, économiques et commerciales qui ont soutenu la croissance jusqu’à présent. Malheureusement, l’élan des réformes s’est récemment essoufflé, en particulier en ce qui concerne le rôle des forces du marché dans l’allocation des capitaux et des ressources, ce qui nous rend plus circonspects quant au potentiel de croissance à long terme de la Chine.

Dans le meilleur des cas, si les réformes structurelles s’accélèrent, l’économie pourrait maintenir une croissance de l’ordre de 4 à 5% par an au cours de la prochaine décennie. Si les autorités ne parviennent pas à mettre en œuvre ces réformes, la Chine risque de tomber dans la catégorie des pays à revenu moyen, et la croissance potentielle de ralentir jusqu’à 2%.

Croissance en dessous du taux officiel

Source: Office national chinois des statistiques (China National Bureau of Statistics), Standard Life Investments (au 30 avril 2016).