Les cantons romands mettent en place des mesures pour les 50+

AWP

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A Genève, l’allocation-pont et l’allocation complémentaire cantonale (A50+) sont actuellement examinées par la commission du Grand conseil, indique Mauro Poggia.

Le nombre de travailleurs de plus de 50 ans qui sont au chômage a régulièrement augmenté en Suisse depuis une dizaine d’années. Plusieurs cantons romands ont introduit des mesures pour lutter contre le sous-emploi, qui s’ajoutent à celles prévues par la loi sur l’assurance chômage révisée en 2011.

Dans le canton de Vaud, deux projets-pilote pour lutter contre le sous-emploi chez les quinquagénaires et plus sont en cours. Avec Pro interim, ces personnes peuvent trouver un emploi temporaire dans des entreprises pour remplacer des employés en maladie longue durée, en congé maternité ou au service militaire. Le canton peut alors payer les cotisations sociales.

Age#50 est un programme intensif de trois mois pour retrouver un emploi avec bilan et coaching. Il est encore trop tôt pour évaluer les résultats, précise le canton dans sa réponse à l’agence de presse Keystone-ATS. Par ailleurs, une rente-pont existe depuis octobre 2011. Entre 900 et 1000 de ces rentes sont actuellement octroyées chaque année.

A Genève, en plus des mesures déjà existantes, deux projets de loi ont été déposés en janvier pour les chômeurs et les bénéficiaires de l’aide sociale. L’allocation-pont et l’allocation complémentaire cantonale (A50+) sont actuellement examinées par la commission du Grand conseil, indique à Keystone-ATS Mauro Poggia, conseiller d’Etat en charge du Département de l’emploi et de la santé.

«Ces deux mesures visent à permettre aux personnes proches de l’âge de la retraite d’éviter de devoir recourir à l’aide sociale alors que le marché du travail leur est peu ouvert, respectivement à favoriser leur retour en emploi en incitant davantage les employeurs sur le plan financier», précise M. Poggia.

Subside à l’employeur

Le Valais propose aussi une sorte d’incitation financière à l’embauche. Le canton prend en charge le financement de la part patronale des charges salariales pendant une période de 2 ans pour les personnes à l’aide sociale qui ont trouvé un emploi. Le Tessin y participe à hauteur de 500 francs maximum et pour une durée maximale de 48 mois.

Pour les demandeurs d’emploi de 50 ans et plus, le canton de Neuchâtel aussi participe à la part patronale des charges sociales en matière de prévoyance professionnelle. Le Conseil d’Etat a lancé en 2015 une refonte de la stratégie d’intégration et de réinsertion professionnelle. Une attention particulière est accordée à la catégorie 55 ans et plus.

Il est également possible pour les personnes de 55 ans et plus de participer à un cours qui vise à clarifier les possibilités d’assurer sa survie financière et son équilibre personnel en cas d’impossibilité de retour sur le marché du travail. Cette formation permet de se donner les moyens de gérer de manière constructive la période en question, et ce jusqu’à l’âge de l’AVS.

Dans le canton de Fribourg, le Service public de l’emploi (SPE), en collaboration avec Pro Senectute Fribourg, a mis sur pied en 2016 la mesure Pro 50+. Sous forme de tandem, un retraité joue le rôle de mentor et soutient le senior dans ses recherches d’emploi.

En 2016 et 2017, 78 personnes ont bénéficié de la mesure. Fin 2017, 26 d’entre elles étaient toujours ou à nouveau inscrites au chômage. Et 17 avaient retrouvé un emploi. Le canton ne dispose pas d’autres mesures spécifiques. Sa politique vise à ne pas faire de stigmatisation en fonction de l’âge.

Ateliers

Canton industriel, le Jura met à disposition des formations pratiques en atelier pour permettre aux employés de plus de 50 ans de rester actifs. Il mise sur des prestations individualisées pour éviter le recours à l’aide sociale.

Il s’est doté de la loi sur les mesures cantonales en faveur des demandeurs d’emploi. Cette aide, qui ne s’adresse pas spécifiquement aux seniors, intervient sous forme de programmes d’occupation et d’allocations cantonales d’initiation au travail. Elle est versée aux personnes dont le placement est difficile et qui touchent un salaire réduit durant leur période d’initiation en entreprise.

En Suisse alémanique, plusieurs cantons ont pris des mesures pour réintégrer les plus de 50 ans dans le marché du travail, notamment en sensibilisant les employeurs ou par le programme de mentorat «Tandem 50 plus». Le canton d’Aarau mène également depuis 2013 une campagne pour mettre en avant le fort potentiel des plus de 50 ans. Des initiatives similaires existent à Bâle-Campagne et à Zurich.