BRI: «tortueuse» normalisation des politiques monétaires

AWP

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Le processus de resserrement monétaire amorcé par les banques centrales est désormais «en suspens et moins prévisible», estime le chef économiste Claudio Borio.

Le processus de normalisation des politiques monétaires s’avère bien «tortueux», a insisté Claudio Borio, chef économiste de la Banque des règlements internationaux (BRI) lors de la publication mardi du rapport trimestriel de cette institution, considérée comme la banque centrale des banque centrales.

Les vifs soubresauts sur les marchés financiers en décembre et le net rebond qui a suivi depuis janvier ont de nouveau mis en lumière la «tâche complexe et délicate» à laquelle sont confrontées les banques centrales et peut, selon lui, se résumer à un message simple.

«Les perspectives économiques sont devenues plus incertaines» et le processus de resserrement monétaire «très progressif et prévisible» amorcé par les banques centrales est désormais «en suspens et moins prévisible», a-t-il argumenté dans ses remarques accompagnant le rapport trimestriel de la BRI.

Les fluctuations des derniers mois «ont une fois encore mis en lumière l’imbrication extraordinaire des relations entre les banques centrales et les marchés financiers», a décrypté le chef du département économique et monétaire de la BRI, soulignant que «les marchés sont à l’affût des moindres faits et gestes des banques centrales».

Les banques centrales sont de leur côté contraintes de scruter ces marchés financiers pour mieux comprendre ce que l’avenir réserve à l’économie, leurs réactions reflétant et influençant à la fois l’activité, ce qui contribue à expliquer «la patience dont la Réserve fédérale a récemment fait preuve».

Alors que la croissance économique aux Etats-Unis semble marquer le pas, la Réserve fédérale américaine a répété depuis janvier préférer rester «patiente» avant d’agir de nouveau sur ses taux d’intérêt.

La Banque centrale européenne (BCE) a pour sa part mis fin à son programme de rachat d’actifs destiné à soutenir l’économie. elle s’est toutefois inquiétée des risques de ralentissement de la zone euro, son président, Mario Draghi, assurant que l’institution gardait des «instruments» dans sa manche si cette dégradation devait s’accentuer.

De publication en publication, M. Borio n’a eu de cesse, à chaque trimestre, de mettre en garde contre les risques liés à l’endettement et à la tâche complexe qui en découlait pour les banques centrales, fortement mises à contribution pour stabiliser l’économie depuis la crise financière.

«Le chemin étroit de la normalisation s’avère tortueux», a-t-il de nouveau constaté.

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