AVS: l’Union patronale suisse veut relever l’âge de la retraite

AWP

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L’UPS préconise de relever progressivement l’âge de la retraite en quatre étapes jusqu’à 65/65 ans en 2025.

L’Union patronale suisse (UPS) veut relever progressivement l’âge de la retraite pour financer l’AVS. Elle juge que même après l’acception dimanche de la réforme fiscale et du financement de l’AVS (RFFA), les rentes sont en danger et le chantier «urgent».

«Pour permettre à l’AVS d’affronter la gigantesque explosion des coûts promise par le départ imminent à la retraite des baby-boomers, il faut sans délai alléger l’AVS par des mesures structurelles», a communiqué mardi la faîtière des associations patronales. Les deux milliards de francs supplémentaires par an qui seront injectés dans la principale assurance sociale du pays ne permettent que de la stabiliser «à court terme».

Relever l’âge ordinaire de la retraite est le moyen le plus efficace de stabiliser les finances de la prévoyance vieillesse, d’après l’organisation patronale. D’une part, les employeurs et les salariés versent ainsi des cotisations AVS plus longtemps. D’autre part, la durée du droit à la rente est réduite.

Relèvement progressif

Pour aller rapidement de l’avant, l’UPS propose d’exclure initialement un relèvement général de l’âge de référence de la retraite, «sujet encore sensible en Suisse». Au lieu de cela, elle demande que dans le cadre d’une première étape - qui pourrait s’appeler «AVS22» - les pensions actuelles soient garanties à moyen terme sans aucune augmentation de prestations.

La faîtière préconise ainsi d’augmenter progressivement l’âge de la retraite jusqu’à 65/65 ans en 2025, avec en parallèle une hausse de 0,3 point de la TVA et le relèvement à 2000 francs par mois de la franchise AVS, à titre d’incitation à rester plus longtemps dans la vie active. Dans une deuxième étape, à partir de 2027 environ, l’âge de la retraite devrait ensuite être adapté graduellement à l’espérance de vie.

L’UPS rappelle que le nombre de retraités va augmenter de plus d’un million au cours des deux prochaines décennies, tandis que les dépenses AVS vont quasiment doubler, passant d’un peu plus de 40 milliards à 80 milliards de francs. Malgré les prélèvements supplémentaires votés dimanche, l’AVS tombera à nouveau dans le rouge dès 2023.

Réagissant aux revendications du porte-parole du patronat, l’Union syndicale suisse (USS) a rejeté toute hausse de l’âge de la retraite. «En proposant ces hausses, l’Union patronale passe à côté du véritable problème de la prévoyance vieillesse: la baisse du niveau des rentes.» Le syndicat ne veut pas faire de «l’alarmisme» et exige au contraire de renforcer l’AVS. Il lancera d’ailleurs cet automne une initiative populaire pour une 13e rente.

Les propositions fusent

Les propositions fusent de partout pour réformer l’AVS après l’acceptation de la RFFA. Lundi, les Jeunes Vert’libéraux et PLR se sont tous deux prononcés pour une hausse de l’âge de la retraite des hommes et des femmes. Les premiers veulent aussi abolir les rentes AVS pour les retraités fortunés. Les seconds planchent quant à eux sur une initiative selon plusieurs variantes.

Dans une interview parue mardi dans la NZZ, le président du PDC Gerhard Pfister a lui mis en garde contre des réformes trop ambitieuses, qui n’auraient aucune chance auprès du peuple. Comme premier pas, il prône un relèvement de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans et une augmentation de la TVA. «Nous nous concentrons actuellement à obtenir l’approbation du peuple pour un âge de la retraite similaire pour tout le monde.»

Le Conseil fédéral présentera ses propositions pour la réforme du premier pilier après la pause estivale. Parmi les éléments centraux figurent une augmentation de la TVA de 0,7 point. Des mesures de compensation sont prévues pour les bas et moyens revenus en ce qui concerne le relèvement de la retraite des femmes.

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