Suivi de Wirecard par Bordier

Daniel Pellet, Bordier & Cie

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Wirecard renforce la crédibilité de ses objectifs 2025.

En publiant des résultats T3 2018 définitifs spectaculaires (croissance organique en hausse de 33% a/a au T3), Wirecard renforce la crédibilité de ses objectifs 2025. Le management a confirmé un trend toujours aussi solide pour le T4, ainsi que pour 2019 (grosses commandes pour le S1 2019). A l’instar d’Adyen, la réaction du marché a été négative (souci temporaire relatif au CF du T3). Compte tenu des tendances sous-jacentes positives du marché des paiements, le cours actuel représente une bonne opportunité.

Wirecard confirme sa prépublication. Les revenus T3 du groupe progressent de 35% a/a (+33% en organique) à 549 millions d'euros, en accélération comparé au T2 (+26% en org.). En volumes, la marche des affaires est solide (+38% a/a, ~+34% en org.) et 50% est réalisé à l’international. Par catégorie, la croissance demeure spectaculaire pour les «Digital Goods» (+56%), tout en restant très forte pour «Travel & Mobility» (+32%) et les «Consumer Goods» (+30%). Les volumes ont progressé de 19% a/a au T3 en Europe et de 63% a/a à l’international, soutenu par les acquisitions récentes. Globalement, Wirecard continue de bénéficier des tendances solides en matière de eCommerce (il anticipe à cet égard une croissance annuelle de l’ordre de 16-17%), du fort momentum des marchés émergents, de la dynamique du marché US et de la progressive contribution de ses partenariats (Mizuho, Credit Agricole).

En termes d’Ebitda, la croissance est également spectaculaire (+36% a/a et +34% en org. à 150 millions d'euros au T3), en ligne avec les chiffres pré-annoncés. La marge n’est pas en reste et s’octroie 20bps a/a à 27,3%, et ce malgré la consolidation de Citi Prepaid Card Services aux USA et les services d’acquisitions de transactions de Citi en Asie, les deux entités générant des marges plus faibles que le business historique du groupe. Solide FCF (+45% a/a à 96 millions d'euros), avec un taux de couverture (64% de l’Ebitda) proche des objectifs MT (65%). Position Net Cash à 452 millions d'euros à fin septembre (vs 338 millions d'euros à la fin du T2).

Les perspectives pour l’année 2018 sont légèrement revues à la hausse pour l’Ebitda (550-570 millions d'euros attendus, vs 530-560 millions auparavant). Le consensus est à ~560 millions d'euros. La croissance organique serait de l’ordre de 30% (vs 28% auparavant). La contribution des entités Citi dépasserait 27 millions d'euros en 2018.

Wirecard s’est montré très rassurant durant la conférence téléphonique, considérant que la croissance organique du T3 était une bonne base de comparaison pour le T4 et 2019. Avec l’entrée en production de nouveaux grands clients issus des partenariats (NB: l’indicateur de gains de contrats était en hausse de 180% à la fin du S1, le groupe indiquant d’ailleurs remporter 60% des appels d’offres auxquels il participe), le groupe pourrait ne pas attendre janvier pour donner sa première «guidance» 2019! Le consensus vise un Ebitda 2019e de 770 millions d'euros (+37%).

Le taux de commission actuel (1,6%) est stable et inclut 25 à 30bps provenant des services à valeur ajoutée. Le groupe insiste sur l’importance de ces services, comme par exemple les services de micro-crédit (Merchant Cash Advance) qui pourrait toucher 30 à 40 milliards d'euros de volumes supplémentaires. Par ailleurs, la stratégie des partenariats va se poursuivre (négociations en cours avec d’autres banques aux USA). Valorisation redevenue attractive (PER 2019e de 35,3x et 2020e de 26,2x). Si Wirecard n’est pas par définition un titre «value», il est nettement moins cher qu’Adyen (à 93,7x et 65x, respectivement), son concurrent le plus direct. Source: FactSet.

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