Suivi de Novartis par Bordier

Agathe Bouché Berton, Bordier & Cie

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Le groupe pharma est confiant et en bonne voie pour atteindre ses objectifs à horizon 2022, avec le lancement de 10 blockbusters.

Novartis a tenu sa Journée Meet Management la semaine dernière à Boston. Nous avons suivi la retransmission de l’événement par vidéoconférence. Le groupe est confiant et en bonne voie pour atteindre ses objectifs à horizon 2022e, avec le lancement de 10 «blockbusters» et l’atteinte d’une marge opérationnelle ajustée de 35% au sein de la division Innovative Medicines (vs 32% en 2018).

Les récents lancements (Cosentyx dans le psoriasis, Entresto dans l’insuffisance cardiaque, Lutathera pour le traitement des tumeurs neuroendocrines dans le système gastro-intestinal, Kisqali dans le cancer du sein, Kymriah dans deux formes de cancer du sang) représentaient USD 4mia en 2018 (9% du CA du groupe ex-Alcon) et vont continuer à monter en puissance.

La commercialisation de dix nouvelles molécules est anticipée à horizon 2021e, ayant chacune un potentiel de blockbuster à terme. Sur les 6 prochains mois, le management se prépare aux lancements de quatre traitements : 1/Mayzent approuvé fin mars dans la sclérose en plaques, 2/Zolgensma (thérapie génique) approuvé vendredi par la FDA dans l’amyotrophie spinale proximale chez les enfants âgés de moins de 2 ans, 3/ Piqray approuvé vendredi par la FDA dans une forme de cancer du sein HR+/HER2-, et 4/ brolucizumab dans la dégénérescence maculaire, dont le dossier a été soumis auprès de la FDA. Par ailleurs, les publications des données cliniques de phase III de 1/ ofatumumab dans la sclérose en plaque et 2/ fevipiprant dans le respiratoire sont attendues au 2nd semestre.

Concernant l’environnement prix aux USA, le management ne voit pas de changement majeur intervenir à court terme en raison d’une absence de consensus entre les différents partis. En revanche, trois mesures (dont l’impact est gérable pour la pharma) ont un soutien bipartite et pourraient être implémentées sur les prochains mois: 1/la fin des stratégies « pay for delay » négociées par les sociétés pharmaceutiques pour retarder le lancement de générique/biosimilaire, 2/ plus de transparence sur les prix et 3/ favoriser les biosimilaires. La proposition de réforme du système de rabais de Medicare part D (volonté d’aligner le prix «catalogue» sur le prix net qui intègre les rabais) est sous revue par le Département de la santé avec probablement une extension au secteur privé. Cette réforme est globalement soutenue par l’industrie pharmaceutique (dont l’impact est estimé relativement limité) mais sa forme finale reste une inconnue. Le débat est plus prononcé sur la réforme de Medicare part B (notamment la mise en place d’un prix de référence international pour le remboursement) avec l’absence de consensus en l’état actuel des propositions.  

La transformation du groupe s’est accélérée sur les derniers mois. Le recentrage sur ses activités pharmaceutiques (c. 80% de l’EBIT), avec une concentration sur l’innovation, commence à être visible et soutiendra la croissance à moyen terme. L’impulsion donnée par le nouveau CEO Vas Narasimhan, précédemment responsable de la division pharmaceutique, offre un nouveau souffle au groupe avec un pipeline qui a été renforcé sur les thérapies innovantes (notamment dans le domaine de la thérapie cellulaire, génique et médecine nucléaire).

Nous confirmons Novartis en Core Holding. Le titre se valorise sur un PE19 de 17.4x, soit une prime de 4% par rapport à ses pairs justifiée par des fondamentaux solides à moyen terme. En intégrant la déconsolidation d’Alcon à partir du 1er avril (impliquant une année 2019e en baisse de 0.4%), nous attendons une croissance des EPS de 5.8%en moyenne/an sur les trois prochaines années (vs 6.5%pour ses pairs). Notre valeur fondamentale s’élève à CHF 104.

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