Changement structurel dans la relation inflation-croissance

Marc Chapman, Hedge Invest

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Investissements alternatifs: «Nous prévoyons des bon résultats pour les titres liés aux soins de santé en Europe».

 

L’année 2018 a marqué un changement structurel dans la relation entre l’inflation et la croissance. Depuis la crise financière, l’expansion alimentée par la politique monétaire a eu pour effet que l’économie mondiale a puisé progressivement ses capacités disponibles tandis que l’inflation est restée discrète. En parallèle, on a observé un afflux d’entreprises de l’«économie numérique» à faible intensité de capital. Le tout a créé un climat favorable pour de nombreux types d’investissements au cours des neuf dernières années.

Pourtant, il semble que la croissance mondiale aie atteint son apogée au début 2018. De plus, tant en Europe qu’aux États-Unis, plusieurs entreprises craignent de ne pas pouvoir trouver et conserver les travailleurs qualifiés nécessaires à leur développement. Or, si l’automatisation menace certaines catégories du marché de l’emploi à long terme, les travailleurs qualifiés ne peuvent être simplement remplacés à court terme.

Dans ce contexte, avec une stratégie directionnelle il pourrait s’avérer difficile d’obtenir un rendement similaire à ceux engrangés dans le passé ou ne serait-ce qu’un rendement positif. Cela vaut pour les stratégies fondées sur les titres à revenus fixes et pour celles basées sur les actions.

Certains titres du secteur des soins de santé européens
renferment une valeur appréciable.

À mesure que l’économie mondiale prospère, les investisseurs ont augmenté leurs attentes. Par exemple, pour l’équité de la région européenne ils estiment que les revenus vont continuer à progresser au rythme d’un chiffre, mais sensiblement supérieur à la croissance nominale du PIB. Ce scénario pourrait leur réserver une déception, car les stratégies de rendement absolu qui profitent de la volatilité et évitent les voies consensuelles des FNB pourraient bientôt dépasser les performances des stratégies axées sur le long terme.

En ce qui concerne le HI Principia Fund de Hedge Invest que je gère, ce fonds met l’accent sur les entreprises qui ont une base interne solide favorable aux investissements. Il peut s’agir d’entreprises en croissance qui veulent s’expandre ou d’entreprises à la traîne qui s’engagent dans une restructuration profonde. Le critère essentiel est que la direction contrôle suffisamment de leviers pour assurer un rendement positif du capital investi dans les années à venir. Mon équipe ne prête aucune attention aux investissements basées sur secteurs ou styles spécifiques et n’essaye pas de suivre les courants dominants sur les places boursières. Au lieu de cela, nous examinons un grand nombre d’entreprises pour repérer celles dont les prévisions de revenus peuvent partir à la hausse pour des raisons propres à leur capital.

Bien que nous n’accordions pas la priorité aux affectations sectorielles, certains titres du secteur des soins de santé européens renferment une valeur appréciable. Merck peut ainsi être cité à titre d’exemple: après une succession de baisses des bénéfices dues à son département des matériaux de performance, nous pensons que son pipeline central de soins de santé soit extrêmement attrayant. Notre analyse montre que les résultats attendus pour ses recherches en matière d’oncologie sont actuellement sous-estimés et que sa valorisation est intéressante dans la foulée de remous entourant ses activités chimiques. Parmi les autres acteurs à considérer dans les soins de santé figurent l’entreprise suisse Vifor Pharma et le groupe Scapa, coté au Royaume-Uni.