Zone euro: la désintermédiation n’est pas menacée

S&P Global Ratings

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La normalisation de la politique monétaire n’inversera pas la tendance, selon une étude de S&P.

La désintermédiation en zone euro est un phénomène structurel que la normalisation de la politique monétaire n'inversera pas. L’étude de S&P Global Ratings examine quelles évolutions paraissent durables dans les canaux de transmission de la politique monétaire et le financement des entreprises.

  • Les entreprises de la zone euro ont un recours croissant aux marchés de capitaux depuis la crise financière, particulièrement en France.
  • Le financement obligataire est passé de 10% en 2006 à 16% en 2017, tandis que le financement bancaire a chuté de 56% à 46% sur la période. Cette tendance masque une variation considérable entre les pays, la France se taillant la part du lion.
  • Les crises financières et des dettes souveraines ont été les principaux catalyseurs de ce changement, les banques étant alors confrontées à une crise de liquidité. Le QE de la BCE a contribué à cette tendance.
  • En dépit de la normalisation de la politique monétaire, nous pensons que la désintermédiation se renforcera lentement, à la mesure du développement des marchés de capitaux à travers la zone euro 

La France est la principale contributrice à la croissance des émissions de dette d’entreprises en zone euro.

  • Les marchés de capitaux français sont depuis longtemps bien développés, avec une part plus importante de grandes entreprises dont l’accès au marché financier est plus facile que dans les autres pays de la zone euro.
  • Les émissions obligataires d’entreprises étaient déjà bien plus importantes en France avant la crise et se sont développées plus facilement à mesure que la situation des banques se détériorait.
  • Hors de France, les marchés de capitaux de la zone euro en sont encore à un stade précoce de leur développement. Pour cette raison, nous verrons probablement davantage d’efforts en matière de politiques publiques dans ces pays.