Vagues de consolidations

Salima Barragan

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Selon David Polak de Capital Group, le succès des sociétés dominantes n’est pas assuré.

En 2019, une vague de fusions et d’acquisitions de plus de 2000 milliards de dollars a déferlé sur le monde des affaires. Certains secteurs concernés - comme les semiconducteurs et les médias - seront dominés par une poignée de leaders. Mais leur succès n’est de loin pas assuré, estime David Polak, directeur des placements en actions chez Capital Group. Le point sur ces consolidations.

Les médias sont sortis de leur cadre traditionnel vers des méthodes de livraison disruptives: le streaming et la publicité numérique. Les géants Netflix, Amazon Prime et Alphabet en sont devenus des plateformes incontournables. Pour survivre dans ce nouvel environnement, AT&T et Time Warner ainsi que Disney et 21st Century Fox ont allié leurs forces. Ces deux fusions totalisent plus de 100 milliards de dollars. Mais selon David Polak, de Capital Group, ce n’est pas la taille qui compte…

La gestion d’actifs est sous pression
avec l’émergence des fonds passifs.

Les grands groupes, handicapés par des lourdeurs bureaucratiques, sont moins agiles face aux changements du comportement des consommateurs. «Le succès des sociétés dominantes n’est de loin pas assuré. Les leaders de demain seront ceux qui pourront bénéficier d’un pouvoir sur les prix», explique-t-il. Aussi, la génération d’idées de ces grands groupes est plus fastidieuse. C’est ce qui a incité Google à réorganiser et réduire sa structure pour devenir en 2015 la holding Alphabet.

Dans le secteur des semiconducteurs, l’histoire est différente. Les acteurs ont cherché à réduire leurs coûts. «Il y a quelques années, l’on comptait vingt-cinq entreprises. Aujourd’hui, elles ne sont plus que trois à se partager le marché: Samsung Electronics, Intel et Taiwan Semiconductor Manufacturing (TSMC)», explique David Polak. Les coûts de production de semiconducteurs sont devenus si élevés que certaines sociétés comme Global Foundries ont choisi de se désengager de leur fabrication ou de fusionner. Ces fusions ont créé des monopoles naturels mais ont également assuré le maintien d'importants programmes de recherche et de développement. Selon une note de Capital Group, les progrès technologiques sur ces matériaux ont atténué les cycles d'expansion et d'effondrement des décennies précédentes, nuisibles à l'économie. «Pour les investisseurs, le secteur des semiconducteurs est devenu moins volatil. Les entreprises ont plus de pouvoir sur les prix, des cash-flow solides, des dividendes récurrents ainsi que de meilleures perspectives», explique David Polak

Dans un proche futur, David Polak entrevoit de nouvelles vagues de consolidation dans des environnements très réglementés comme celui de la finance et qui devront réduire leurs coûts. «La gestion d’actifs est sous pression avec l’émergence des fonds passifs», explique-t-il. Mais ces consolidations ne fabriqueront pas pour autant de nouveaux champions.