Une BCE confiante qui souhaite conserver des marges de manœuvre

Franck Dixmier, Allianz Global Investors

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La banque centrale ne devrait pas s’engager à remonter ses taux directeurs avant l’été 2019. Analyse avant la réunion de jeudi.

Aucune annonce particulière n’est à attendre de la prochaine réunion de la BCE du 13 septembre. Les derniers chiffres économiques de la zone euro devraient renforcer sa conviction que l’environnement reste solide et que les perspectives de croissance, quoique en deçà du point haut de 2017, restent bonnes. La banque centrale devrait ainsi réaffirmer sa confiance dans sa capacité à mettre un terme à son programme d’achat de titres en fin d’année et à entrer concrètement dans une phase moins accommodante de sa politique monétaire.

La BCE devrait également confirmer sa prudence en répétant que la première hausse de ses taux d’intérêt directeurs ne devrait pas intervenir avant l’été 2019, se laissant ainsi de larges marges de manœuvre pour prendre en compte les évolutions conjoncturelles, notamment la convergence de la trajectoire d’inflation vers sa cible autour de 2%. A cet égard, lors d’un récent discours, Luis de Guindos (vice-président de la BCE) a rappelé les critères que le Conseil des Gouverneurs prend en compte pour évaluer l’ajustement de l’inflation vers sa cible : convergence vers les 2%, confiance dans la trajectoire de l’inflation et résilience dans un contexte post-QE. Les évolutions récentes, une inflation totale à 2% et une inflation cœur à 1% en août, ne devraient pas infléchir le message.

Il est peu probable que la BCE s’exprime
sur les modalités de ré-investissement des titres achetés ou sur l’Italie.

Lors de la conférence de presse qui suivra sa réunion, il n’est pas impossible que la BCE soit interrogée sur les modalités de ré-investissement des titres achetés et arrivant à maturité; nous serions surpris de toute clarification à ce stade, la banque centrale ayant beau jeu de conserver toutes les options ouvertes dans un contexte géopolitique tendu. De même, il serait étonnant que la BCE s’exprime sur l’Italie, notamment sur les risques qu’une confrontation entre les autorités italiennes et la Commission Européenne à propos des questions budgétaires ferait peser sur la stabilité financière de la zone euro; le projet de budget italien ne sera précisé qu’à la fin du mois de septembre, et nous imaginons mal la BCE se positionner sur la base de rumeurs, sans attendre les faits.

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