Tourbillons d’une année étrange

Igor de Maack, DNCA

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Pendant que les Etats-Unis enchaînent les records boursiers et les bonnes publications micro-économiques, l’Europe se débat toujours dans la voie de sa réforme.

L’année 2018 continue de se dérouler sous la double contradiction d’une économie mondiale encore en croissance (au moins en surface) et de marchés financiers littéralement écartelés par la rhétorique «trumpienne».

Italie claudicante 

Pendant que les Etats-Unis enchaînent les records boursiers (3453 jours de marché haussier) et les bonnes publications micro-économiques, l’Europe se débat toujours dans la voie de sa réforme. L’Italie continue d’inquiéter car personne ne comprend véritablement comment les transalpins vont obtenir de la part de la Commission Européenne une mansuétude sur l’équilibre des comptes publics. Il en va de sa crédibilité, d’autant que l’Italie a déjà bénéficié de fonds structurels importants (20 milliards d’euros) pour ses infrastructures. La coalition bancale italienne viendra présenter son budget d’ici la fin de l’année. Il est probable que les Européens ne laissent pas beaucoup d’espace aux deux partis qui composent le gouvernement italien, dont le credo est la dépense publique ou plutôt l’aggravation des comptes publics. Il est en effet toujours plus facile de dépenser l’argent des autres ou de l’emprunter. A la fin de l’histoire, malheureusement, le résultat est toujours catastrophique.

Trump grand (dés)ordonnateur

Les pays émergents ne sont pas en reste dans le tourbillon de cette année étrange. La Turquie, maillon faible depuis longtemps, a fait les frais des sanctions américaines. Une fois encore, à long terme, le pays dont les comptes externes sont déséquilibrés, ne pourra pas tenir. Les difficultés de la Turquie ne sont pas forcément synonymes de grand désordre mais rappelle, s’il en était besoin, que Donald (Trump) est le grand (dés)ordonnateur de cette année sur les marchés. Les élections de mi-mandat en novembre aux Etats-Unis constitueront donc un test important, nonobstant l’imbroglio juridique autour de sa campagne, pour sa mandature et la poursuite des querelles protectionnistes. Dans cette attente, bien peu d’investisseurs auront le courage de risquer des paris malgré des sous-performances relatives très importantes. Certains choix audacieux commencent à être correctement rémunérés: obligation souveraine italienne – seuil d’intervention à 3,5%-4% ou bien les actions value européennes sous-valorisées et de plus en plus sous-détenues. Néanmoins, les gérants conservent aujourd’hui précieusement leur réserve de cash pour prévoir tout scénario de fuite des capitaux.

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