Royaume-Uni: les tergiversations pèsent sur la croissance

Christophe Dumont, Candriam

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La décomposition de la croissance laisse apparaître une tendance qui se dessinait depuis plusieurs mois: la consommation des ménages et l’investissement productif tournent à faible régime.

Au premier trimestre 2019, la croissance au Royaume-Uni s’est établie à 2% en glissement trimestriel annualisé. La décomposition de la croissance laisse toutefois apparaître plus clairement encore une tendance qui se dessinait depuis déjà plusieurs mois: la consommation des ménages et l’investissement productif tournent à faible régime.

Le restockage des entreprises est venu soutenir plus nettement l’activité: sur les quatre derniers trimestres, les stocks ont contribué à part égale avec la consommation! La décision des entreprises et du gouvernement d’anticiper d’éventuelles ruptures d’approvisionnement – la date du Brexit étant initialement fixée au 29 mars – explique largement cette contribution exceptionnelle (en partie, il est vrai, compensée par une importante contribution négative des importations). Quant à la bonne tenue des exportations britanniques, elle tient largement à un mouvement similaire de restockage de certaines entreprises européennes en prévision du Brexit.

A l’horizon des prochains mois, la croissance a toutes chances de continuer à faiblir: la contribution des stocks va devenir négative et les exportations vont ralentir. L’incertitude sur l’issue des négociations avec l’Europe va également continuer de peser sur l’investissement des entreprises. La dernière enquête de la Banque d’Angleterre montre qu’en net, pour 25% des entreprises interrogées, les incertitudes autour du Brexit vont conduire à une baisse des programmes d’investissement. Toutefois, avec un taux de chômage de 3,8% et les salaires qui augmentent à plus de 3%, la consommation devrait toutefois, à court terme au moins, empêcher la croissance de faiblir dangereusement… 

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