Rien n'incite à travailler au-delà de 65 ans

Communiqué, PensExpert

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Selon Jörg Odermatt, CEO de PensExpert, le projet de réforme de l'AVS (AVS 21) entraînera une aggravation de la situation dans la prévoyance.

La pénurie émergente de main d'œuvre qualifiée en Suisse pourrait être atténuée par une augmentation des départs à la retraite tardifs. Mais il y a un réel manque d'incitations dans ce sens. Pire, selon Jörg Odermatt, CEO de PensExpert, le projet de réforme de l'AVS (AVS 21) destiné aux salariés en âge de travailler entraînera même une aggravation de la situation dans la prévoyance.

Avec le départ à la retraite des baby-boomers au cours des prochaines années, la Suisse est confrontée à une grave pénurie de travailleurs qualifiés. L'immigration ne permettant pas de compenser ce manque, le potentiel de la main d'œuvre résidante devrait être mieux exploité. En particulier celui des baby-boomers. Pourtant, rien n'incite aujourd'hui à travailler une fois atteint l'âge légal de la retraite. Selon Jörg Odermatt, CEO du groupe de prévoyance PensExpert, la prochaine réforme de l'AVS aurait même l'effet inverse, puisqu'elle prévoit de réduire l'attractivité du travail après l'âge AVS (64 et 65 ans, resp. pour les femmes et les hommes).

Vers une rente obligatoire?

Concrètement, le projet contraindra les assurés à toucher une rente dès l'âge de la retraite. Dès lors, il aggraverait la situation, notamment de ceux qui poursuivent une activité à temps partiel à la retraite tout en percevant une rente AVS, mais qui souhaitent reporter le versement de leur rente de prévoyance professionnelle (2e pilier) à l'arrêt définitif de leur activité. Un tel report est aujourd'hui possible jusqu'à l'âge de 70 ans. Il permet non seulement de bénéficier d'avantages fiscaux, mais aussi d'augmenter le taux de conversion, et ainsi la rente future.

Afin de stabiliser l'AVS, le projet de l'Office fédéral des assurances sociales (OFAS) va à l'encontre des intérêts de nombreux travailleurs en fin de carrière. Il prévoit en effet une modification de la loi sur la prévoyance professionnelle (LPP), qui rend la perception d'une rente du 2e pilier obligatoire pour ceux qui poursuivent une activité professionnelle à temps partiel à la retraite. Selon Yves Goldmann, expert en caisse de pension CSEP et responsable de la clientèle chez PensExpert SA, les employés travaillant à temps partiel à l'âge AVS doivent s'attendre à une nette augmentation d'impôts et à des rentes LPP plus basses que celles prévues par la législation actuelle.

Risque de favoriser le retrait du capital

Jörg Odermatt, CEO de PensExpert AG, en appelle au bon sens: «Le maintien de l'emploi à l'âge AVS devrait être récompensé et non entravé: réduisons les impôts sur le revenu de l'activité exercée à l'âge AVS au lieu de promouvoir l'idée d'une retraite forcée!». Yves Goldmann admet que l'intention du législateur est probablement d'éviter les abus fiscaux des hauts revenus détenteurs d'un avoir de prévoyance élevé. En réalité pourtant, ceux-ci sont moins dépendants des rentes et optent souvent pour le retrait du capital. «Paradoxalement, ce projet de loi offrirait en particulier aux détenteurs d'avoir de prévoyance élevé de nouvelles possibilités d'échelonnement du retrait du capital, avec des réductions fiscales à la clé», explique l'expert en caisses de pension.

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