Restez concentrés sur ce qui compte

Philippe G. Müller & Themis Themistocleous, UBS

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Comme toujours, il convient de maintenir une bonne diversification afin de se mettre à l'abri des mauvaises surprises, économiques ou politiques.

L'année 2018 s’est avérée relativement bonne pour l'Europe. Malgré un ralentissement, la croissance a relativement bien résisté, portée par la bonne tenue de la demande intérieure. L'inflation, qui a longtemps préoccupé les marchés, se rapproche désormais de l'objectif des banquiers centraux. En outre, la politique monétaire est en voie de normalisation (pour reprendre un terme cher aux économistes), comme en témoigne l'annonce de la fin du programme d'achat d'obligations de la Banque centrale européenne.

Soucis sur le front politique

L'économie est une chose mais, à l'heure actuelle, le moral des investisseurs est surtout influencé par l'actualité politique. Malheureusement, la situation risque de ne pas s'améliorer de sitôt sur ce front.

L'inquiétude immédiate inspirée par le budget italien s'est atténuée
pour laisser place au mécontentement croissant des électeurs français.

Dans l'immédiat, le Brexit est un sujet de préoccupation. Ces derniers temps, il y a eu des lueurs d’espoir sur les avancées des négociations, mais cet optimisme a été de courte durée. La réunion du Conseil européen de décembre a été l'occasion d'un nouveau camouflet pour la Première ministre Theresa May, qui cherchait à obtenir de nouvelles concessions par rapport à l'accord de retrait conclu précédemment afin de faciliter son adoption par le Parlement britannique. C’est une tâche qui semble de plus en plus herculéenne.

L’Union européenne pourrait aussi souffrir

Les investisseurs européens doivent-ils s'en inquiéter? Le Brexit est clairement un choix du Royaume-Uni. A court terme, c'est la Grande-Bretagne qui a le plus à perdre si aucun accord n'est conclu. Néanmoins, une sortie tumultueuse du Royaume-Uni ne serait pas exempte de coûts pour l'Union européenne. Certes, il est peu probable que l'impact suffise à faire basculer les économies de l’Union européenne des vingt-sept en récession, mais il constituerait sans aucun doute un frein malvenu.

Au final, l'accord de sortie de l'UE finira par être ratifié sous une forme ou une autre. Evidemment, on ne peut exclure complètement le scénario d'un échec des négociations, mais si Londres et Bruxelles ne parviennent pas à sortir de l'impasse, le départ du Royaume- Uni sera certainement reporté au-delà du mois de mars. Un report dissiperait le risque d'un impact négatif sur la croissance dans la région, mais ne suffirait peut-être pas à redonner le moral aux investisseurs, car les problèmes resteront en suspens.

Et il y a encore d’autres défis…

La question du Brexit finira par être tranchée d'elle-même (espérons-le...), mais il convient de garder à l’esprit qu'il ne s'agit pas du seul défi politique auquel l'Europe est confrontée. L'inquiétude immédiate inspirée par le budget italien s'est atténuée pour laisser place au mécontentement croissant des électeurs français. Cette fronde a obligé le président Emmanuel Macron à annoncer des mesures budgétaires qui se traduiront par un dérapage du déficit budgétaire français à plus de 3% du PIB sur l’exercice qui débute.

Cette année encore, les marchés devront
surmonter un certain nombre d'obstacles.

Cette année aussi, les élections au Parlement européen donneront également du grain à moudre aux investisseurs, notamment si les partis gouvernementaux perdent des sièges. Ces élections pourraient également avoir une influence sur la politique intérieure d'un certain nombre de pays européens. Par ailleurs, des élections se tiendront à coup sûr en Grèce, mais on ne peut exclure que des scrutins soient également convoqués en Italie, en Espagne, en Allemagne ou au Royaume-Uni.

Les fondamentaux s’annoncent moins favorables

Cette année encore, les marchés devront surmonter un certain nombre d'obstacles. En matière d'investissement, il convient de se souvenir que les rendements à long terme dépendent avant tout des fondamentaux économiques.

Comme le souligne dans la récente publication d’UBS, «Year Ahead 2019», les fondamentaux – du fait de la croissance économique – s'annoncent plus difficiles, mais cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas rester investi. Comme toujours, il convient de maintenir une bonne diversification afin de se mettre à l'abri des mauvaises surprises, économiques ou politiques.

Il s'agit du premier éditorial de l'année 2019. L’occasion est propice pour vous souhaiter à toutes et à tous une bonne et fructueuse année 2019.

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