Réduire les biais sectoriels

Salima Barragan

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«Les investisseurs doivent se tourner vers des classes d’actifs réduisant les biais sectoriels», estime Steve Johnstone chez Janus Henderson.

Le spectre de la récession est là et les investisseurs sont devenus plus prudents. Pour minimiser l’impact de la guerre des tarifs, les experts de Janus Henderson préconisent de diminuer les expositions sectorielles. Entretien avec Steve Johnstone, gérant d’un fonds Global Equity Market Neutral.

Bien que le marché semble encore sain, les frictions commerciales ont rendu l’environnement plus incertain. Les gérants de fonds cherchent à se positionner pour en éviter les contrecoups. «Nous sommes prudents sur les revenus des sociétés qui vont se détériorer. Même si nous ne pouvons complétement éviter les impacts des disputes sur les tarifs, nous pouvons les atténuer en réduisant les biais sectoriels», explique Steve Johnstone qui se différencie de la majorité de ses pairs par une stratégie axée sur l’analyse fondamentale des sociétés: «Nous sommes des stockpickers, alors que nos concurrents appliquent des stratégies quantitatives, factorielles ou de risque premia».

«Nous nous adaptons à chaque marché en sélectionnant les idées de plusieurs
de nos portfolio managers internes de styles différents.»

Pour Janus Henderson, il est vain d’intégrer à son portefeuille d’actions internationales une unique stratégie à cause de l’hétérogénéité des différents marchés. «Les marchés se comportent tous de manière différente. Par exemple comparons le Japon versus Singapour, où l’Europe avec sa problématique macro-économique vis-à-vis des États-Unis, un marché de croissance», relève Steve Johnstone. D’où l’intérêt d’adopter une approche multimanager dans le processus de génération des idées d’investissement: «Nous nous adaptons à chaque marché en sélectionnant les idées de plusieurs de nos portfolio managers internes de styles différents», rajoute-il. Qualité, Valeur, Book-to-Price: chaque manager applique ses propres critères pour sélectionner les actions longues.

Du côté des actions vendeuses, le fonds adopte 3 stratégies complémentaires. La première consiste en une approche de type valeur relative des positions longues sur les courtes par exemple dans le même secteur. Une deuxième stratégie applique une couverture marché en face d’une position longue pour isoler cette conviction dans le cas où les marchés ne tournent pas comme prévus: «Dans nos idées longues, nous nous attendons à certains catalystes, comme des annonces de résultats», explique le gérant. Enfin, la troisième stratégie, la plus risquée, cherche à identifier l’alpha «que l’on peut extraire des deux côtés du portefeuille lorsque nous avons une conviction forte acheteuse et vendeuse», poursuit-il.

«Nous avons des convictions fortes
sur les semi-conducteurs et dans notre allocation dans l’industrie.»

D’ailleurs, Janus Henderson, qui ne cherche pas à éliminer complétement les biais, conserve une faible exposition (jusqu’à un maximum de 5%), dans des secteurs de conviction comme l’industrie et les semi-conducteurs. «Nous avons des convictions fortes sur les semi-conducteurs et dans notre allocation dans l’industrie, il s’agit principalement de petites capitalisations anglaises qui n’ont aucune corrélation avec l’industrie lourde», explique Steve Johnstone qui est, en revanche, légèrement sous-pondéré sur les secteurs défensifs.

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