Réduire les échéances

Alexis Renault, ODDO BHF AM

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Les obligations d'entreprise à courte échéance constituent une solution pour répondre au dilemme des taux d'intérêt.

L'affaiblissement de l'économie a détourné les banques centrales de leur chemin vers la normalisation de la politique monétaire. La BCE va probablement s'en tenir à son cap ultra-expansif dans un avenir prévisible, alors que la FED a même fait un virage à 180 degrés et a rouvert les caisses. Même si des signes de stabilisation de l'économie mondiale ont été observés, l'apparition du coronavirus comme facteur de stress aux conséquences imprévisibles pour l'économie réelle change la donne.

Dans ce contexte, les obligations de qualité représentent des placements sûrs mais n'offrent que des rendements extrêmement faibles, voire négatifs. En ce qui concerne les titres à haut rendement et à longue durée, les risques liés à la solvabilité et aux taux d'intérêt ne sont pas négligeables.

Réduire systématiquement le risque de défaillance

N’étant pas associées à des risques de crédit ou de taux excessifs, les obligations d'entreprise à courte échéance constituent probablement une solution à ce dilemme lié aux taux d'intérêt. C'est en particulier vrai pour les titres dont la notation est inférieure et qui se distinguent par leurs bénéfices car ils sont moins affectés par les décisions de politique monétaire. En outre, le risque de défaillance de ces obligations diminue avec le temps. Les investisseurs peuvent ainsi réduire systématiquement le risque de défaillance.

Les obligations doivent être sélectionnées sur la base d'une analyse
de crédit minutieuse effectuée par des gestionnaires expérimentés.

Par ailleurs, les obligations à courte échéance sont moins sensibles aux risques de taux d'intérêt et de différentiel de taux que leurs homologues à échéance plus longue. Compte tenu de la durée, les titres à courte échéance offrent souvent un potentiel de gain nettement supérieur. Il n'est par conséquent guère surprenant qu'un portefeuille de titres d'entreprises à court terme ait historiquement tendance à générer des rendements corrigés du risque plus élevés en comparaison directe avec un univers d'investissement comprenant des titres de différentes maturités.

Les investisseurs peuvent-ils donc investir dans ce segment sans inquiétude? Ces dernières années, les entreprises ont sensiblement bénéficié d'une économie solide et de conditions de refinancement favorables. L'ampleur des défauts de paiement a donc été proportionnellement faible. Récemment, cependant, les risques spécifiques à certains titres ont de nouveau augmenté et l'on peut entrevoir les signes d'une nouvelle hausse des taux de défaillance. Dans ces conditions, la gestion active devient encore plus importante. Les obligations doivent être sélectionnées sur la base d'une analyse de crédit minutieuse effectuée par des gestionnaires expérimentés. Une large diversification peut également contribuer à réduire davantage les risques. Avec un univers d'investissement mondial, il est possible de générer une plus-value supplémentaire grâce à une allocation flexible par pays.

Les obligations d'entreprises à courte échéance offrent toujours des perspectives d'investissement intéressantes. Toutefois, les risques doivent être parfaitement identifiés et la meilleure approche consiste à les gérer de manière rigoureuse.

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