Réduction de l’inclinaison pro-risque

Salima Barragan

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«La volatilité récente est une réévaluation des risques en queue de distribution», estime Olivia Mayell, de J.P. Morgan Asset Management.

 

Malgré des perspectives de croissance économique robustes et l'émergence des risques d’une inflation qui pourrait augmenter trop vite ou au contraire pas assez rapidement, conjuguée à un ralentissement de cette croissance ont quelque peu tempéré la confiance de l’équipe multi-actifs. Mais considérant que la récente volatilité des marchés est une correction tardive et non un événement dramatique, Olivia Mayell, spécialiste produit au sein de l’équipe Multi-Asset Solutions, nous dévoile les principales stratégies d’investissement de J.P. Morgan Asset Management.

Investir dans le dernier cycle économique

Dans un environnement de taux directeurs en hausse graduelle, bien que toujours accommodants et donc favorables aux actifs risqués, J.P. Morgan Asset Management maintient une légère surpondération sur les actions avec une préférence pour les marchés américains et émergents. Sur la duration, Olivia Mayell, est légèrement sous-pondérée. «Dans notre exposition aux actions, nous favorisons les positions de valeur relative au détriment d’une exposition globale. Nous prévoyons une poursuite de l'aplatissement de la courbe de taux d’intérêts. Le crédit offre toujours des rendements légèrement positifs, mais le niveau serré des spreads de l’investment grade américain nous conduit à sous-pondérer ce segment. Enfin nous abandonnons notre sous-pondération en liquidité à cause de  la hausse des taux réels», explique la gestionnaire.

«L’agilité dans la répartition du risque et la capacité de couverture
deviendra un élément décisif à mesure que le dernier cycle économique murit.»

Les tendances macroéconomiques, comme de grands changements dans les conditions économiques, technologiques, sociales et démographiques, sont l'un des principaux moteurs de la performance dans les stratégies des fonds macro-thématiques de J.P. Morgan Asset Management. «Les marchés financiers font souvent de mauvaises évaluations de ces tendances et nous cherchons à en tirer parti grâce à notre stratégie globale», commente Olivia Mayell. Par rapport à des formes plus traditionnelles d'investissement, l’agilité dans la répartition du risque et la capacité de couverture deviendra un élément décisif à mesure que le dernier cycle économique murit. «Nous avons actuellement huit thèmes macro-économiques reflétés dans nos expositions sectorielles ou par classes d’actif, en devises et en produits dérivés, avec des positions longues et courtes. A mesure que le paysage macro évolue, nous pouvons ajuster notre portefeuille de manière flexible, ce qui nous aide à naviguer dans différents environnements de marché».

La révolution technologique est l’un des thèmes centraux de J.P. Morgan Asset Management. Elle se caractérise par un rythme accéléré de l’innovation où chaque nouvelle  génération de technologie s'appuie sur les progrès de la précédente. Le rythme de leur adoption s'accélère et  voit son influence rapidement généralisée dans des secteurs très divers. «Dans nos perspectives macroéconomiques, l'accélération du cycle de la technologie équivaut à un renforcement de l'offre. Le secteur profite d'une croissance mondiale qui soutient la demande et les prix à court terme. Les actions que nous détenons dans nos fonds bénéficient de tendances séculaires fortes telles que l’augmentation exponentielle de la puissance de calcul et de la capacité de stockage des données, l’utilisation croissante d'applications et de réseaux informatiques en nuage, l’adoption croissante d'Internet et des appareils connectés et enfin, des avancées dans l'intelligence artificielle et la robotique. Ces sociétés ont globalement enregistré de solides bénéfices et ont connu de meilleures surprises au niveau de ventes et des bénéfices que la moyenne du marché».

«Les obligations convertibles sont plus judicieuses
que la dette à haut rendement.»
Les obligations convertibles à delta défensif

Que l’on fasse face à une reprise continue ou à une récession, les obligations convertibles ajouteront dans tous les cas de l'asymétrie aux portefeuilles. Historiquement, elles ont toujours capturé une majeure partie de la hausse des marchés boursiers, tout en réduisant la volatilité et en améliorant les ratios de rendements ajustés au risque. «Nous sommes convaincus que la stratégie mixte de notre fonds en obligations convertibles sera adéquate au contexte actuel, car les obligations convertibles sont fortement corrélées avec les indices boursiers ainsi que les obligations à rendement élevé mais non aux instruments directement exposés à la duration», explique Olivia Mayell. Les obligations convertibles offrent donc une meilleure protection contre les hausses de taux  grâce à leur option incorporée. Si les conditions économiques continuent de s'améliorer, cela pourrait soutenir le crédit à haut rendement. Mais les niveaux des spreads actuels n’offrant plus de marges pour un resserrement, Olivia Mayell estime que les obligations convertibles sont donc plus judicieuses que la dette à haut rendement. «Elles permettent  aux investisseurs une exposition aux marchés boursiers tout en réduisant le risque de pertes importantes». La stratégie de son fonds d’obligation convertibles conservateur est caractérisée par un profil delta plus bas et un niveau de volatilité plus faible. Pendant la période 2009-2018, les obligations convertibles à faible delta ont eu une corrélation positive de 0,55 avec les obligations d’entreprise Investment Grade (de bonne qualité) et de 0,85 avec les obligations d’entreprise High Yield (haut rendement). «Ce produit offre un véhicule d'investissement pour les investisseurs qui aiment cette classe d'actifs mais considèrent que le niveau de risque actions d'une stratégie mixte typique est trop élevé. L’on peut construire des portefeuilles d’obligations convertibles pouvant être utilisés comme une alternative de crédit où l'objectif principal est de générer des revenus avec la possibilité de participer à la hausse des actions. Les stratégies de rendement sont réparties uniformément entre les facteurs actions et titres à revenu fixe, avec le risque de crédit comme principal risque», explique Olivia. Le processus d'investissement a une approche fondamentale de type bottom-up. L'analyse fondamentale est combinée avec un ensemble de processus systématiques pour identifier les sociétés dans lesquelles investir. «Notre point de vue fondamental est ensuite combiné avec une analyse technique détaillée et l'exposition à nos sociétés favorites est déterminée», rajoute la spécialiste produit.