Si Trump augmente les droits sur les importations automobiles, ses barrières douanières arriveront à 10,4%, soit au même niveau que le Venezuela.
Les Etats-Unis affichent déjà un taux moyen pondéré de leurs droits de douanes le plus élevé depuis 1989, année qui a marqué le début des mesures de ces droits pondérés en fonction des échanges de chaque pays par la Banque mondiale. A l’heure actuelle, ce taux s’élève déjà à 4,6%, si l’on tient compte de la décision de Donald Trump de faire de passer de 10 à 25% les droits sur un volume de quelque 200 milliards d’importations en provenance de Chine.
Ce taux, déjà très élevé, grimperait encore fortement si, comme cela a été annoncé, ces droits étaient perçus sur 300 milliards d’importations chinoises supplémentaires. Il passerait en effet à 7,6%, voire à 10,4%, si une hausse de 20% sur les importations d’automobiles était également appliquée.
La décision concernant la hausse des droits de douanes sur les automobiles devrait intervenir demain, 18 mai. Mais il est tout à fait possible que le président américain négocie des accords commerciaux avec les principaux exportateurs d'automobiles. Dans ce cas, la section 232 du Trade Expansion Act de 1962, déjà utilisée à plusieurs reprises par l’administration Trump, pourrait être évoquée1. Cela permettrait en effet de repousser la décision de 180 jours et donc de la reporter au 14 novembre 2019. Toute la question est de savoir si les Etats-Unis veulent vraiment jouer dans la même ligue protectionniste que le Venezuela!
Dans ce contexte, il paraît opportun de rappeler que l’accusation du Président américain selon laquelle l’Union européenne exploiterait les travailleurs américains du fait de ses droits de douane beaucoup plus élevés que ceux des Etats-Unis, est fallacieuse. En 2017, les taux moyens pondérés des droits de douane de ces deux entités étaient pratiquement égaux et se situaient respectivement à 1,8 et 1,7% (1,7% également pour la Suisse).
