Peu de nouvelles, bonnes nouvelles

Gary Kirk, TwentyFour AM

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En cette phase de maturation du cycle, les nouvelles ont un impact plus prononcé sur les marchés. Acheter sur faiblesse reste néanmoins raisonnable.

Jusqu’à présent, l’année 2019 s’est révélée favorable aux actifs risqués. La Fed semble avoir adopté une approche plus passive, atténuant ainsi la crainte du marché qu’elle ne commette une éventuelle erreur politique. Début janvier, États-Unis et Chine ont adopté un ton plus conciliant et indiqué que le problème des tarifs douaniers pourrait être résolu. Toutefois, l’exubérance des investisseurs observée en janvier s’est nettement calmée la semaine passée. La géopolitique a une fois de plus concouru à attiser l’incertitude, à l’instar de certains fondamentaux devenus moins favorables et d’annonces plutôt mitigées en ce qui concerne les bénéfices des entreprises. Il n’est donc pas surprenant que les cours aient subi une légère correction.

L’annonce de Donald Trump selon laquelle il ne prévoit pas rencontrer le président chinois, Xi Jinping, avant la date butoir du 1er mars (après laquelle les droits de douane fixés par les États-Unis risquent de doubler) n’a guère contribué à rassurer les marchés, en particulier lorsque Larry Kudlow, économiste à la Maison-Blanche, a déclaré qu’il subsistait encore une «distance considérable» entre les positions des deux parties.

Certains titres, qui ont fait la une des journaux,
peuvent inciter les investisseurs à la retenue.

En Europe, suite au commentaire incendiaire de Donald Tusk sur la «place spéciale en enfer» promise aux partisans du Brexit, Theresa May et Jean-Claude Juncker auraient eu des échanges «solides mais constructifs». Ceci n’a cependant pas empêché le président de la Commission européenne de réaffirmer ultérieurement que l’accord de retrait ne serait pas rouvert. Une autre dissonance est venue troubler l’harmonie européenne, lorsque la France a rappelé son ambassadeur en Italie, en réponse à ce que l’Élysée considère comme une ingérence inacceptable dans sa politique intérieure.

Résultats mitigés pour les entreprises

Compte tenu de la maturité du cycle économique actuel, il faut s’attendre à des résultats mitigés côté des bénéfices des entreprises. Certains titres, qui ont fait la une des journaux, peuvent inciter les investisseurs à la retenue. Caterpillar a annoncé des résultats inférieurs aux attentes, AMS a émis un avertissement suite à la faiblesse de la demande de smartphones, les prévisions de chiffre d’affaires de Twitter pour le premier trimestre 2019 ont été décevantes et Tata Motors (propriétaire de Jaguar Land Rover) a annoncé des pertes record et des ventes en recul en Europe et en Chine.  En revanche, il y a également eu des résultats extrêmement réjouissants pour Philip Morris, Vimeo, T-Mobile et Disney, qui ont tous dépassé les attentes des analystes.

La récente pause qu’a connue
la reprise des cours est saine.
Saisir les opportunités

Des deux côtés de l’Atlantique, les banques centrales ont clairement adopté une attitude attentiste centrée sur l’évolution des données économiques. A moyen terme au moins, on peut donc tabler sur des taux directeurs qui restent dans une fourchette moyenne, une situation qui devrait servir de soutien aux marchés.

Pour résumer, on peut affirmer que la récente pause qu’a connue la reprise des cours est saine. Elle reflète l’évolution rapide des informations autour des problématiques centrales de l’économie, un thème qui deviendra récurrent durant cette phase de maturation du cycle.

Au niveau des actifs, la sélectivité est primordiale et il convient de ne pas s’aventurer hors des territoires connus en matière de risques. Cela dit, l’achat sur faiblesse durant les phases de volatilité reste une stratégie raisonnable et prudente. Nous ne pensons pas que le récent recul des cours change fondamentalement la donne, mais nous ne pensons pas non plus qu’il faille saisir cette occasion pour aller chercher des titres à bêta élevé.