Perspectives actions internationales

Paul Quinsee, J.P. Morgan Asset Management

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Les marchés actions émergents apparaissent attractifs. Les actions britanniques abritent également des opportunités intéressantes.

Si nos gérants de portefeuille se montrent désormais plus prudents après la hausse des marchés actions au cours du premier trimestre, nous estimons toutefois qu’il existe encore de bonnes raisons de rester investis. Les marchés actions émergents apparaissent attractifs, même après leur fort rebond par rapport à leurs points bas d’octobre. Les actions britanniques, qui présentent une importante décote par rapport à l’ensemble du marché, abritent également des opportunités intéressantes en dépit des incertitudes liées au Brexit. Avec un style «value» proche de ses plus bas niveaux historiques par rapport au style «croissance» et dans un contexte de regain d’inquiétude à l’égard des perspectives économiques, nos gestionnaires identifient des opportunités d’investissement au sein des valeurs cycliques, sous-évaluées et de grande qualité. Les échanges commerciaux et les tarifs douaniers demeurent les principaux risques entourant nos perspectives; nos gestionnaires sont également à l’affût de tout signe d’une récession.  

Les marchés émergents nous semblent
encore relativement attractifs.

Sur le plan des régions, les marchés émergents nous semblent encore relativement attractifs; ils ne sont certes plus extrêmement bon marché, mais ils demeurent raisonnables en dépit d’un rebond de 15% par rapport à leur point bas d’octobre dernier. Parmi eux, nous entrevoyons encore un potentiel d’appréciation crucial du marché actions chinois dans la mesure où le sentiment s’améliore après la sévère correction de 2018. Ailleurs, nous ne sommes pas insensibles à la décote très importante que présentent désormais les actions britanniques et qui semble ainsi offrir une protection généreuse contre les incertitudes liées au Brexit. Nos gestionnaires font observer que les chiffres d’affaires et les bénéfices des grandes entreprises britanniques sont très internationaux. De plus, les actions britanniques offrent un rendement des dividendes de plus de 5%, contre environ 3% pour la moyenne mondiale, et abritent des opportunités intéressantes compte tenu de leur décote de 30% par rapport à l’indice MSCI World – soit quasiment la plus élevée depuis 30 ans.  

Actions britanniques: une décote de 30%

Indice MSCI UK vs. Indice MSCI world, 1975-2019.

Source: J.P. Morgan Asset Management, d’après des données de MSCI, I/B/E/S, Morgan Stanley Research; données du 31 janvier 1975 au 31 janvier 2019. Sur la base des ratios cours/bénéfice, cours/valeur comptable et cours/dividendes. Les valorisations relatives moyennes sont fondées sur des données prévisionnelles à 12 mois lorsqu’elles sont disponibles (les données relatives au ratio cours/bénéfice prévisionnel commencent en 1987) et des données glissantes lorsque les données relatives au ratio cours/bénéfice prévisionnel sont indisponibles. Les performances et les rendements passés ne préjugent pas des résultats actuels et futurs.

Les valeurs cycliques ont également été malmenées l’an dernier et les très faibles multiples des bénéfices actuels dans des secteurs tels que l’automobile et le transport aérien indiquent combien les investisseurs demeurent extrêmement sceptiques quant à la viabilité de ces bénéfices.

Dans de nombreux cas, nous sommes d’accord, mais nous avons renforcé le poids de certains titres dans les secteurs des transports, de l’énergie, de l’industrie et de la finance. Nous avons déjà fait observer que, après une décennie de sous-performance des actions «value», ces dernières apparaissaient particulièrement intéressantes dans une perspective à long terme.

Sur le marché américain, nos gérants de portefeuille de croissance restent concentrés sur la considérable opportunité à long terme représentée par la capacité des éditeurs de logiciels à gagner des parts de marché dans un large éventail d’industries.  

Une récession figure plus haut sur la liste des risques, mais elle
ne représente toutefois pas une menace flagrante à court terme.

Si les marchés sont  moins préoccupés par les tarifs douaniers et les barrières commerciales, nous suivons néanmoins de près l’évolution de la situation en la matière et nous nous inquiétons des risques de perturbation majeure dans les chaînes logistiques et les relations qui ont été établies au cours des trois dernières décennies de mondialisation. Les tarifs douaniers sont plus importants pour les entreprises que pour l’ensemble de l’économie, les bénéfices étant fortement orientés vers les industries qui ont le plus bénéficié de la capacité à réduire les coûts, trouver de nouveaux marchés et payer moins d’impôts.

Par le passé, nous avons craint de voir le resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale constituer une autre menace importante pour le long marché haussier. Ce risque semble atténué, ce que les marchés ont été prompts à prendre en compte. Une récession figure plus haut sur la liste des risques, mais elle ne représente toutefois pas une menace flagrante à court terme.

Dans le même temps, la prime de risque des valeurs défensives – celles qui sont moins sensibles à la conjoncture économique – est élevée dans l’ensemble des régions, ce qui indique qu’elles apparaissent chères par rapport à leurs concurrentes plus cycliques.