Monthly Review d’Ellipsis AM

Nicolas Blanc, Ellipsis AM

1 minute de lecture

Autour du scénario central positif à la «Goldilocks», les risques sont plutôt biaisés à la baisse.

Après les angoisses de ralentissement brutal qui dominaient en fin d’année dernière, le premier semestre 2019 aura été un soulagement, la croissance mondiale ayant probablement été en ligne avec son niveau tendanciel. Le virage dovish des banques centrales, initié par la Fed, a fortement diminué l’aversion au risque et a ainsi dopé la performance des actifs, risqués et défensifs confondus. 

Mais, en cette fin de semestre, la conjoncture semble orientée à l’opposé des marchés. Les dépenses d’investissement sont à des niveaux faibles et le consommateur, qui a été un amortisseur aux différents chocs économiques donne aussi quelques signes de fatigue. Les marchés de l’emploi, qui ont beaucoup progressé ces dernières années, vont finir par ressentir les effets de la baisse des investissements, ce qui va, en retour, peser sur la confiance. Les PMI décrivent un contexte morose, très difficile pour la production manufacturière, un peu mieux orienté – mais en dégradation – pour les services. Les attaques répétées et volontairement imprévisibles du président américain pèsent sur le commerce mondial et sur le moral des entreprises. Outre la pression infligée à ses partenaires, il obtient comme bénéfice collatéral de contraindre la Fed à baisser ses taux, ce qui soutient son économie et affaiblit le dollar.

En zone euro, le scénario central du marché pour le deuxième semestre est celui d’une croissance modérée, proche de son potentiel, soutenue par la politique monétaire accommodante et par une dose de souplesse budgétaire. Dans ce cadre, les performances des actifs risqués refléteraient une faible croissance des profits, peu de risques de faillite et des valorisations tirées par la stimulation monétaire. La faiblesse de la croissance et les outils potentiellement employés par la politique monétaire, rendraient plus attractives les obligations que les actions. Avec le niveau dissuasif atteint par les taux réels – posant des problèmes croissants aux prêteurs et aux assureurs – les risques de correction des marchés de taux augmentent. Ainsi, toute bonne nouvelle sur le front économique ou monétaire pourrait entrainer des ajustements importants. Il nous semble donc qu’autour du scénario central positif à la «Goldilocks», les risques sont plutôt biaisés à la baisse.

Le graphique du mois: tassement de l’indicateur de sentiment économique en Eurozone

Source: E C, Markit, Ellipsis AM, 28/06/2019

A lire aussi...