Les Small & Mid Caps européennes ne décevront pas en 2018

Anne Barrat

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Croissance de la zone euro, dynamisme des IPO et fusions-acquisitions, boosteront la performance du segment des SMC malgré des valorisations élevées.

Stéphanie Bobtcheff, CFA, La Financière de l’Echiquier

Après avoir connu une excellente année 2017 (les indices ont pris près de 20%), le segment des Small & Mid Caps européennes aborde l’année 2018 avec optimisme. Non seulement parce que les perspectives macroéconomiques de la zone euro sont porteuses – une normalisation monétaire en douceur qui éloigne la crainte de krack obligataire, une reprise progressive de l’inflation avec une hausse des salaires et du pouvoir d’achat, les effets potentiels du Brexit ne devraient pas  impacter le momentum avant mars 2019. Mais aussi parce que les fondamentaux du segment sont solides: l’univers est largement domestique – 60% du chiffre d’affaires des SMC est réalisé en Europe, par conséquent ne souffrent pas d’éventuelles fluctuations de l’euro tout en étant très exposés à l’accélération de la croissance de la zone –; le couple rendement risque s’est amélioré, la volatilité reste faible. Il bénéficie par ailleurs d’éléments conjoncturels  favorables : l’importante activité d’introductions en bourse (400 IPO sur ce segment contre moins de 20 pour les large caps depuis trois ans) ainsi que le niveau des opérations de fusions-acquisitions (lié à l’intérêt des fonds de private equity et des gros industriels pour des véhicules  purs et des effets de levier élevés.

«Comme en 1992, les titres ont commencé à se décorreler des indices,
donc plus que jamais le stock picking s’impose.»

«Le principal défi cette année tient à la valorisation de moins en moins attractive sur cette niche, qui a accumulé trois ans de performance à deux chiffres, explique Stéphanie Bobtcheff, une des gérantes du fonds Echiquier Agenor. Comme en 1992, les titres ont commencé à se décorreler des indices, donc plus que jamais le stock picking s’impose.»

Pour relever ce défi, une double approche est utilisée par les gérants du fonds Echiquier Agenor, noté cinq étoiles par Morningstar: identifier des valeurs capables de délivrer de la croissance et rentabilité sur la durée (tels les français Wordline, dans le secteur des paiements dématérialisés, Elis, spécialiste de la blanchisserie industrielle, ou le suédois Fagerhult, expert du LED) ou encore des projets à fort potentiel de croissance (Ocado, Vitrolife). Dans tous les cas,  la hausse anticipée du BPA est la clé.
«Aujourd’hui, le BPA des SMC est très supérieur à celui des larges caps. La question est de savoir si la hausse peut encore continuer ou s’arrêter. La réponse est au cas par cas. Fort heureusement, la classe d’actifs est profonde et hétérogène.»

2018 ne devrait pas voir d’évolutions majeures
dans la diversification géographique et sectorielle du fonds.

La sélection des quelque 37 valeurs du fond parmi les 5’000 valeurs de l’univers de référence (celui de l’indice MSCI Europe Small Cap) résulte d’un processus d’investissement en trois étapes: une analyse quantitative, portant sur la liquidité, la performance opérationnelle (chiffre d’affaires, résultat d’exploitation, cash flow disponible); une analyse fondamentale centrée sur les rencontres avec les managers et un processus de construction du portefeuille bien discipliné; un suivi du risque tout au long du processus. Un filtre ESG a été ajouté en 2017.

2018 ne devrait pas voir d’évolutions majeures dans la diversification géographique et sectorielle du fonds, qui compte plus de 55O millions d’euros d’encours avec un horizon d’investissement à cinq ans. L’industrie représente un peu plus de 30%, talonnée par la consommation discrétionnaire (29,8%), la France un peu moins de 20%, suivie de la Suède, de l’Italie (autour de 15%), et du Royaume-Uni (13,7%). La capitalisation boursière moyenne s’élève à 2,875 milliards d’euros.

La liste actuelle des cinq premières positions, chacune autour de 3% du portefeuille, essentiellement françaises (Elis, Worldline, Dechtra, Diasorin et Norma), reflète les préférences de la gérante pour 2018.