Les producteurs plutôt que le pétrole

Martin Lück, BlackRock

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Les entreprises d’exploration et de production ont travaillé dur pour améliorer l'efficacité du capital.

Préférer les sociétés du secteur de l'énergie à l’or noir

La récente hausse des prix du pétrole peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Si la demande a probablement faibli, malgré l'augmentation de la croissance mondiale, ce ralentissement a joué un rôle. Mais les déclencheurs sont plutôt à trouver du côté de l'offre, notamment ceux qui ont surcompensé la surproduction américaine, à savoir la discipline inattendue de l'OPEP et les tensions croissantes au Moyen-Orient. La violente rhétorique du gouvernement américain à l'égard de l'Iran, l'ennemi juré de l'Arabie saoudite, y compris l'annonce du retrait de l'accord nucléaire, a immédiatement eu un effet à la hausse sur les prix. Les nouvelles sanctions américaines signifieraient en effet que plus de 2 milliards de barils de pétrole auraient davantage de peine à trouver acheteurs. Ainsi, depuis quelques mois les indicateurs semblent montrer une corrélation significative entre les tensions au Moyen-Orient et les prix du pétrole. Si l'on considère la politique étrangère américaine actuelle, les chances d'une désescalade et, par conséquent, d'une modération des prix du pétrole à court terme sont faibles.

Les investisseurs qui veulent profiter de la hausse des prix du pétrole devraient plutôt se tourner vers les producteurs et les explorateurs plutôt que vers l’or noir lui-même. Notamment parce que les entreprises du secteur de l'énergie ont travaillé dur pour améliorer l'efficacité du capital: les paiements de dividendes et les rachats d'actions ont remplacé les dépenses d'investissement peu judicieuses destinées à accroître les capacités. De plus, les sociétés du secteur de l'énergie ont réalisé des bénéfices solides au premier trimestre. 

Le Venezuela en voie d’effondrement

De l'avis de nombreux participants au marché, Le Venezuela est désormais devenu «non investissable». Avec la contraction rapide de la production économique et l'hyperinflation en cours, le pays est sur le point de s'effondrer. Bien que le Venezuela ait le potentiel d'être l'une des économies les plus prospères de la région, grâce à ses abondantes réserves de pétrole, la mauvaise gestion politique qui a commencé sous le président Chavez et qui est maintenant poussée à l'extrême par le président sortant Maduro, a privé le pays de ses richesses. Les revenus pétroliers semblent être captés directement par la clique corrompue qui soutient Maduro. Les investissements dans l'équipement pétrolier, y compris le remplacement des équipements usés, n’ont la plupart du temps pas été réalisés et la production de pétrole brut est en baisse. Par conséquent, l'industrie d'exportation ne génère pas suffisamment de recettes en devises pour permettre des importations indispensables, notamment du pétrole plus léger nécessaire au raffinage du brut lourd vénézuélien. La fin probable du jeu ressemble littéralement à une économie à court d'argent comptant en devises fortes. L'effondrement du Venezuela semble désormais n’être plus qu’une question de temps.