Le risque des conflits commerciaux

Bart Van Craeynest, Econopolis

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Le retour au protectionniste pèsera sur la croissance économique et la productivité, et poussera l’inflation à la hausse.

Dès son arrivée au pouvoir, le principal danger économique posé par le président américain était sa propension aux mesures protectionnistes. Jusqu’il y a peu, il semblait pourtant s’en tenir à la pure rhétorique de campagne. Cette semaine pourtant, Trump a annoncé une taxation à l’importation de l’acier et de l’aluminium. Cette annonce a été accueillie défavorablement, tant aux Etats-Unis que sur la scène internationale. Pour autant, le président semble peu s’en émouvoir.

 

 

En soi, les taxes sur l’acier et l’aluminium ne changent pas grand-chose. Elles pourraient cependant ouvrir la porte à d’autres manœuvres. D’autres pays pourraient en effet envisager des mesures pour les contrer, et Trump lui-même pourrait étudier d’autres taxes sur les importations. Les observateurs s’accordent à dire que les taxes sur les importations et autres mesures protectionnistes, à l’exception de plusieurs cas particuliers, ne sont pas une bonne idée.

Le libre commerce n’est certes pas une solution miracle ne présentant que des avantages. Certains secteurs ou entreprises subissent la pression de la concurrence étrangère et les salariés des secteurs concernés doivent envisager d’autres options. Pour autant, le libre commerce présente malgré tout plus d’avantages que d’inconvénients. La tendance mondiale au libre échange des dernières décennies a soutenu la croissance économique et contribué à une baisse de l’inflation. Le retour au protectionniste exercera une pression sur le commerce international, pèsera sur la croissance économique et la productivité, et poussera l’inflation à la hausse (ce n’est d’ailleurs pas le type d’inflation que les banquiers centraux tentent de mettre en place depuis quelques années).

Reste à savoir comment la situation évoluera. Le départ de Gary Cohn, principal conseiller de Trump et opposant convaincu du protectionnisme, n’augure rien de bon. Ce départ renforce à tout le moins la position des partisans du protectionnisme au sein de la Maison blanche. D’autre part, il n’est pas dit que la situation se dégradera au point de déclencher un conflit commercial à proprement parler. Une manœuvre similaire du président Bush, entreprise en 2002, avait été avortée dans l’année. A présent, il est possible que la résistance du Parti républicain et surtout du monde des entreprises américain calme les ardeurs protectionnistes de Trump. Mais le risque de conflit commercial a clairement augmenté la semaine dernière. Une réelle escalade pourrait rapidement miner les perspectives actuellement favorables de l’économie mondial.

 

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