Le phénomène des green bonds

Salima Barragan

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Selon Marc Briand de Mirova, le marché des obligations vertes est suffisamment diversifié pour offrir une gestion obligataire variée.

Secteurs, notes de crédit, devises; depuis la première émission timide de la Banque mondiale en 2008, le marché des green bonds s’est considérablement développé. Selon Mirova, société spécialiste de la gestion de l’investissements socialement responsable (ISR), les obligations vertes couvrent désormais tous les segments. Le point sur ce marché vert de 338 milliards de dollars avec Marc Briand, responsable de la gestion obligataire ISR.

Impact environnemental mondial

Selon le spécialiste, le marché des green bonds a véritablement connu son essor en 2012 avec la première grande émission (500 millions d’euros) de la Banque européenne d’investissement. Puis les projets d’énergie renouvelable (solaire, éolien, efficacité énergétique des bâtiments, etc.) se sont enchaînés en Europe, en Amérique du Nord, en Asie et en Australie.

«Nous avons développé des modèles d’évaluation spécifiques capables
de comparer les obligations des entreprises vertes et non vertes.»

Sans prendre en compte les émissions locales chinoises, la totalité du marché des green bonds dépasserait les 338 milliards de dollars. Les secteurs les plus représentés sont les entreprises énergétiques et les fournisseurs d’énergie qui financent de plus en plus de projets environnementaux, mais nous y retrouvons aussi la télécommunication, la chimie et l’immobilier. Les obligations souveraines (France, Irlande, Indonésie, Pays-Bas, Finlande, Pologne, etc.) représentent 13% du marché alors que 45% des titres sont émis par des entreprises, dont 3% notées High Yield, ce qui offre aux investisseurs une palette variée d’émetteurs.

Des projets rémunérateurs

La raison de leur succès? «En matière de biodiversité, beaucoup d’indicateurs sont dans le rouge et les enjeux à terme sont importants», répond Marc Briand. Les investisseurs étoffent leurs portefeuilles avec des positions environnementales parce que ces émissions sont rentables. D’ailleurs, des modèle existent pour les analyser: «Nous avons développé des modèles d’évaluation spécifiques capables de comparer les obligations des entreprises vertes et non vertes», explique-t-il. «Les rendements des obligations vertes sont en ligne avec le marché obligataire pour un risque de crédit identique», poursuit Marc Briand qui n’est pas prêt «à accepter une prime sur le vert sachant que les projets sont rentables».

Des nuances de vert

L’intégrité du marché est une question régulièrement soulevée par les clients car actuellement aucun cadre légal international ne définit les standards d’un green bond. Selon les émetteurs, les nuances de vert pourraient varier. Mais les sociétés de gestion s’activent: «Nous avons participé à la création des Green Bond Principles qui regroupe des gérants, des émetteurs et des banques émettrices pour définir un cadre minimum», explique Marc Briand dont le travail consiste aussi de rencontre les émetteurs pour s’assurer de la validité et de la cohérence de leurs projets et «que l’argent serve bien à financer un projet environnemental». Pour cette raison, sont exclus d’office certains émetteurs dont la diligence est considérée comme douteuse.