La finance au service des ONG

Salima Barragan

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Western Union Business Solutions travaille avec 60% des ONG suisses pour soutenir leurs projets. Le point avec Beat Merkli, Directeur suisse.

Ceux qui ont déjà effectué des virements bancaires en devises exotiques telles que le shilling kenyan, le pula de Botswana ou la roupie népalaise le savent: ces transferts sont longs (comptez environ deux semaines) et fastidieux. Western Union Business Solutions, dont le réseau s’étend sur 200 pays et territoires, est en mesure d’assurer ces paiements en une journée. La société a aussi développé une gamme de produits de gestion des risques avec des couvertures de change sur devises exotiques. La société travaille étroitement avec des ONG et des sociétés d’import-export suisses. Le point avec Beat Merkli, directeur pour la Suisse.

Les petites sociétés ont aussi besoin de protéger leurs marges,
ce qui n’est pas toujours rentable à mettre en place pour les banques.

Pour les ONG, dont les projets s’étendent sur des pays émergents, la volatilité des devises est un risque financier qu’elles ne peuvent se permettre. D’où l’idée de proposer une gestion des risques adéquate apportant une protection sur les devises exotiques; un marché délaissé par les grandes banques. «Pour se parer contre les fluctuations des monnaies locales non fixées sur le dollar américain, nous leur donnons la possibilité de faire des achats ou des ventes à terme ainsi que des swaps (échange fixe de devises) de 12 à 18 mois», explique Beat Merkli. Western Union Business Solutions leur propose également des produits de couverture assortis d’une option de protection dans le cas où le taux de change évoluerait en leur faveur. «L’utilisation d’une option dépend du profil de risque. Nous voulions être sûrs que les ONG puissent profiter de cette flexibilité», explique le directeur pour la Suisse qui collabore avec 60% des ONG dont de grandes organisations telles que Swissaid, Terre des hommes ou Education International. «L’arrivée des fonds à temps est essentielle pour le bon fonctionnement des projets des ONG, auxquelles nous ne facturons d’ailleurs pas de frais de transaction» rajoute-t-il.

Western Union Business Solutions travaille également avec des PME suisses importatrices ou exportatrices généralement mal servies par les banques. «Les petites sociétés ont aussi besoin de protéger leurs marges, ce qui n’est pas toujours rentable à mettre en place pour les banques», souligne Beat Merkli.

Gérer des devises exotiques, c’est avant tout travailler avec des pays où le système bancaire et la culture des affaires est différente de chez nous. A titre anecdotique, Beat Merkli cite la crise bancaire au Népal de 2015: «Nous avons pu garantir la sécurité des paiements alors que tout le réseau bancaire était paralysé, en travaillant avec notre partenaire local qui effectuait les paiements sur place». Ou encore, il relève le cas d’une importatrice de fruits provenant du Ghana pour le secteur de l’hôtellerie suisse: «Traiter avec ces pays demande de l’adaptation dans leur façon de mener leurs affaires, ce qui est très enrichissant», conclut-il.