Moi je n’y comprends plus rien. Pas un jour sans qu’un nouveau développement ne vienne changer la donne. Finalement Kim Jongle Boum, est-il un vilain qui va tout faire sauter ou un gentil qui veut faire la paix? Les iraniens sont-ils des shiites civilisés qui autorisent les femmes à voter ou de sanguinaires suppôts du terrorisme au Moyen-Orient? On y perd son latin avec tous ces rebondissements. Puis, hier, tout est devenu clair. J’ai eu ce rêve, ou plutôt ce cauchemar, comme une révélation à dire vrai, mais alors pas piquée des vers. Attention, âmes sensibles, passez votre chemin!

Je me suis réveillé en sueur, images entremêlées dans mon cortex frontal. Tarmac de l’aéroport de Téhéran, le Président Bourick Au-Bas-Mot, mon protagoniste préféré de bande décimée, descendait de son avion qu’il avait pris en catimini, sans rien dire au Congrès, avec des mallettes contenant 400 millions de dollars¹. L’affaire dévoilée, les MSM (Main Stream Media) avaient bien essayé de noyer le poisson en prétendant qu’il s’agissait d’un des paiements de l’argent dû aux Iraniens dans le cadre d’un vieux contentieux portant sur la livraison d’armes entre l’Iran et les USA. Que cet argent n’avait rien à voir avec la libération de 4 otages américains survenue simultanément.

Mais pourquoi en cash alors? Bourick avait prétendu que les sanctions contre l’Iran ne permettaient pas de faire autrement. Petit souci, sur les plus de 100 milliards dus à l’Iran dans le cadre dudit contentieux, près de 30 milliards avaient déjà été versés par… transferts bancaires. Ce qui n’a pas empêché le Grand Schtrump, toujours ravi de pouvoir casser du sucre sur l’échine de Bourick, de décréter que l’argent remis aux Iraniens² servait à financer des activités terroristes et une reprise de leur programme nucléaire.

Retour sur mon rêve: Bourrick traversait le tarmac les mallettes sur son dos. Du derrière de son costard dépassait…une queue. Oui, une queue, en fait une queue de cheval. Ca y est, je venais de comprendre, Bourick n’était rien de moins qu’une mule pour le compte du puissant et très méchant Lobby Militaro-Industriel (le LMI) et des Clowns In America (CIA). Quel cauchemar, mais à qui était vraiment destiné cet argent? Et quel lien avec la Corée du Nord?

Zoom arrière: le gouvernement de Bourick avait discrètement approuvé en 2010 la vente de 20% de la production annuelle d’uranium des Etats Unis à Uranium One, une filiale de Rosatom, l’agence nationale nucléaire russe. Encore un autre coup de maitre, orchestré cette fois-ci avec l’aide de sa Secrétaire d’Etat d’Hilare y Boule³ (la compagne de Bill). Le monde s’est depuis beaucoup interrogé sur la collusion du Grand Schtrump avec la Russie, beaucoup moins sur celle de Boule et Bourick avec les même russes et, bizarrement, personne ne semble s’être demandé où diable cet uranium avait-t-il bien pu aller? Apparemment pas en Russie, mais en partie au Canada, en Europe et en Asie⁴.

En septembre 2016, les experts américains affirmaient que la Corée du Nord en aurait encore pour 10 ans avant de produire des missiles nucléaires capables d’atteindre les côtes américaines⁵. Et peu de temps après le départ de Bourick, la voilà soudainement devenue une menace nucléaire pour l’ensemble de la planète. Comment ce petit tour de force est-il devenu possible?

Suite du rêve: une fois enrichis, l’uranium et les protagonistes de l’affaire s’en étaient allés faire un petit tour en Iran puis étaient partis pour la Corée du Nord, dans un site de test nucléaire souterrain monté par les Clowns. Les mallettes avaient servi à rétribuer au passage les facilitateurs de ce petit tour de passe-passe. Objectif de l’opération, doter la Corée du Nord de l’arme nucléaire pour provoquer une 3ème guerre mondiale ou, à tout le moins, pouvoir la pointer du doigt comme ennemi public no 1 pour justifier des dépenses militaires insensées et des déploiements de force conséquents. Et s’en prendre par la même occasion à l’Iran pour les mêmes raisons. Accessoirement, permettre au LMI de s’en mettre plein les fouilles.

Heureusement le Grand Schtrump vient d’annuler le deal nucléaire avec l’Iran, a envoyé (au pas de course) Nike Pompéi pour éteindre les incendies et est en train de devenir super pote avec Kim (le Coréen, pas Kardashian), lequel serait finalement assez soulagé que le tunnel cachant son site de test nucléaire se soit écroulé en ensevelissant 200 personnes⁶. J’allais oublier, dans mon rêve, il y avait des nez de clowns partout, dispersés dans les décombres du tunnel.

Ne pouvant me rendormir après tant de frayeurs, je me suis jeté sur internet. Par chance, mon cauchemar se révèle n’être qu’une ridicule accumulation de théories du complot. Les 145 millions de dollars touchés par la Fondation de Boule et Bill⁷ n’ont rien à voir avec Uranium One et c’est un pur hasard si Bill a reçu à cette époque 500'000 dollars pour faire un speech à Moscou organisé par une banque d’investissement proche du Kremlin.

De même, Q Anon n’avance aucune preuve tangible lorsqu’il déclare que Bourick s’était rendu en personne en Corée du Nord et lorsqu’il sous-entend que la suite logique de ce roman nucléaire, à savoir le bombardement d’Hawai⁸, n’était pas une fausse alerte, mais une tentative avortée de faire croire que la Corée du Nord attaquait les Etats-Unis.

Pour me remettre complètement de mes émotions, je me repasse mon show préféré sur HBO avec Bill Maher, histoire de me faire une demi-heure de Schtrump bashing. Maher, lui c’est un type dont on peut avoir entière confiance en la probité et indépendance de jugement quand il enfonce le Grand Schtrump. Il est démocrate, riche et, comme tout membre influent du paysage audio-visuel ou politique, il n’a pas de parti pris, n’agit pas sous couvert d’un agenda politicien et n’est pas quelqu’un qu’on pourrait aisément influencer parce qu’on aurait des dossiers délicats sur lui pour le faire chanter. Ah, attendez, on me dit qu’au contraire…. Bon, on verra tout ça au prochain article. Je souhaite maintenant aller me recoucher, parce que ce n’est pas de tout repos d’être accablé d’une imagination pareille.