Fin du Buy and Hold?

Salima Barragan

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Revoir ses positions pour délivrer une performance avec le minimum de prise de risque.

©Keystone

Depuis peu, les gestionnaires commencent à se détourner des stratégies longues en actions qui n’ont pas toujours été à la hauteurs de leurs espérances. Avec la normalisation monétaire et les craintes de guerres commerciales, les stratégies vendeuses ou avec des biais vendeurs, semblent regagner leurs lettres de noblesse. Tour d’horizon des tendances.

Chez Varenne Capital, bien que la poche longue actions ait eu le meilleure comportement durant le premier semestre, le gestionnaire conseille dorénavant les stratégies vendeuses qui lui semblent les plus opportunes. Chez Pictet Asset Management, les stratégies Long/Short ont enregistré en mai un alpha avec des positions longues alors que les positions courtes ont sous-performé les marchés. Les principaux moteurs ont été les petites capitalisations et les valeurs de croissance. En particulier, les valeurs technologiques qui ont compté pour la plus grande partie de la hausse des marchés. Car,  toujours selon Pictet, si l’on exclut les sociétés technologiques du S&P 500, l’indice phare aurait eu une performance nulle. 

Pour ses fonds en actions, Varenne Capital
adopte des techniques d’analyses proches de celles du private equity.

Aussi, le consensus ISAG (l’Association des Stratégistes d’investissement à Genève), qui reste néanmoins toujours positif sur la classe des actions, privilégie le secteur de la technologie américaine. Mais pour réellement dégager de l’alpha, les experts préconisent des stratégies Long/Short qui exploitent les cycles courts. Pour le consensus, il y a des opportunités à travers des décorrélations qui n’étaient pas aussi évidentes durant ces deux dernières années où le Buy and Hold s’est avéré être la meilleure des stratégies.

En revanche, pour SYZ Asset Management, l’augmentation des corrélations entre actions et coût du capital depuis le début de l’année a rendu l’environnement plus exigeant pour les fonds actions Long/Short. Mais la hausse de la volatilité ouvrant aussi de nouvelles opportunités, SYZ Asset Management favorise les fonds sectoriels ou plurisectoriels assortis d’une faible exposition nette afin d’atténuer les rotations sectorielles soudaines et les pertes importantes sur les marchés.

Enfin, l’on relève que, chez Varenne Capital, leur stratégie de couvertures macro-économiques pour s’immuniser contre les risques extrêmes a offert la deuxième meilleure performance. 

Une plus grande sélectivité dans les titres

Pour ses fonds en actions, Varenne Capital adopte des techniques d’analyses proches de celles du private equity, où la due diligence est particulièrement poussée. Le gestionnaire recherche des entreprises jouissant d’un avantage concurrentiel durable, que ce soit dans le cost power, ou le pricing power, combiné avec un management d’excellence, une dynamique de création de valeur propre, peu ou pas de dette et des flux de trésorerie positifs. Pour ce faire, Varenne Capital a développé son propre système de notation de qualité économique. Par exemple, le voyagiste en ligne Expedia, en phase de retournement, ne satisfait pas à leurs critères alors que LVMH, dont le chiffre d’affaire robuste est en progression constante, reste une valeur sûre. Aussi, une entreprise comme Accenture, numéro un mondial des services et conseils en technologie, qui génère un abondant cash-flow, profite également des synergies de ses divisions pour dégager des marges supérieures. Ce sont le entreprises dotées de ce type de profil, et disposant d’un pricing power fort, qui seront celles à favoriser pour minimiser les risques.