Faire des affaires: encore des progrès à faire

Marie Owens Thomsen, Indosuez Wealth Management

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La Suisse remonte à la 36e place du classement de la Banque mondiale. Un résultat nettement insuffisant pour un pays à la pointe de la compétitivité.

La Banque mondiale étudie chaque année la facilité de faire des affaires dans 190 pays. La version 2020 vient d’être publiée. Les pays en tête du classement sont pour la plupart des petits pays ayant des économies très ouvertes, et dans le top 3 on trouve la Nouvelle-Zélande, Singapour, et Hong Kong. En bas du classement se situent le Venezuela, l’Erythrée, et la Somalie.  

Actuellement à la 6e place, les Etats-Unis ont grimpé deux marches dans le classement. La Chine avance de la 46e place à la 31e, la Russie est maintenant 28e au lieu de 31e, et l’Inde est passé du 77e rang au 63e. Par contre, l’Afrique du Sud a reculé de 2 rangs et se trouve cette année en 84e place, et le Brésil est 124e après avoir été 109e l’an dernier. 

35 pays sont plus capables que la Suisse de fournir une infrastructure propice
au business, dont la France, l’Allemagne, les Emirats et la Géorgie.

La Suisse a également vu une amélioration de la 38e à la 36e place. Malgré cette bonne évolution, le résultat n’est pas à la hauteur de celui auquel on pourrait normalement attendre de ce pays connu pour sa compétitivité globalement très élevée. 35 pays sont donc plus capables encore que la Suisse de fournir une infrastructure propice au business, y compris la France (32e), l’Allemagne (22e), les Emirats Arabes Unis (16e), et la Géorgie (7e), pour n’en nommer que quelques-uns. 

L’indice de la Banque mondiale couvre 10 facteurs, allant de la création d’une entreprise à l’obtention de permis de construction, de crédit, et la protection des investisseurs, par exemple. L’indice fait abstraction totale de tous les aspects démocratiques ou des droits de l’homme. Le meilleur classement de la Suisse sur les différentes caractéristiques est le 13e rang en ce qui concerne l’accès à l’électricité et le pire est le 105e rang relatif à la protection des investisseurs minoritaires. Concernant la création d’une entreprise, la Suisse est 81e; 71e au sujet des permis de construction; 67e dans le domaine du crédit. On découvre, par exemple, qu’en Suisse il faut 156 jours pour traiter un permis de construire, en passant par 13 différentes procédures. Concernant le règlement des différends contractuels, il faut compter 598 jours et un coût de 24% du montant contesté, et pour régler une faillite, trois ans sont nécessaires. Ainsi le pays n’arrive au premier rang dans aucune des catégories, et sous-performe étonnamment dans plusieurs autres. La bonne nouvelle est que l’on peut toujours rectifier le tir.

Ne pas être sensible au message serait orgueilleux
et ne pas réagir serait impardonnable.

Pendant que certains pays se reposent sur leurs lauriers, d’autres ne cessent d’avancer. Le monde qui nous entoure évolue, et pour maintenir sa position il est nécessaire de garder le même rythme. Pour avancer, il faut agir encore plus. Certes, aucun indice ou classement de pays ne peut capter tous les facteurs qui influencent le sujet étudié, et les Suisses ont de multiples raisons d’être fiers de leur pays et ces atouts ne sont pas forcément représentés dans cette étude de la Banque mondiale. Néanmoins, ne pas être sensible au message serait orgueilleux, et ne pas réagir serait impardonnable dans la mesure où il semble évident que la Suisse peut mieux faire. Faisons, alors, autant que faire se peut!

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