Dispersion sur les obligations en devises locales

Salima Barragan

1 minute de lecture

Selon Hemant Baijal d'Invesco, elles offrent une prime lors d’un ralentissement économique couplé à des conditions financières favorables.

Généralement, une inversion de la courbe des taux américains est annonciatrice d’une récession à venir. Bien que la dynamique économique globale ralentisse, certains indicateurs comme le taux de chômage, la consommation, les faibles écarts de crédit des obligations à haut rendement sont toujours dans le vert. «Nous écartons les risques d’une récession immédiate», estime Hemant Baijal, Responsable de la gestion obligataire multi-secteurs chez Invesco à New York.

Cette fois-ci, la courbe des taux américain se serait partiellement inversée pour des raisons différentes que par le passé. Selon Hemant Baijal, elle ne serait donc pas symptomatique d’une récession à venir: «La courbe s’est inversée parce que la Fed s’est rendue compte des limites des divergences des politiques monétaires dans un monde global de capitaux. Les écarts des taux d’intérêts réels des marchés émergents et des développés sont au plus haut en douze ans», explique le spécialiste qui s’attend à deux nouvelles baisses de taux d’intérêt supplémentaires dès octobre.

En Asie, l’accent est mis sur la croissance alors qu’en Amérique
du Sud, la productivité reste le défi prioritaire.

Ces mesures devraient ouvrir la voie aux banques centrales des pays émergents pour assouplir leurs conditions financières. D’ailleurs, certains pays d’Amérique du Sud et d’Asie sont en première ligne pour baisser leur taux. «Nous voyons de la marge de manœuvre au Brésil où l’inflation se réduit, au Mexique où les taux sont déjà très élevés ainsi qu’en Colombie et au Chili. Dans les pays asiatiques, nous en voyons en Inde et en Indonésie», commente Hemant Baijal.

Cependant, ces marchés restent très hétérogènes entre eux. Certains requièrent des flux de capitaux importants alors que d’autres bénéficient de réformes. «En Asie, l’accent est mis sur la croissance alors qu’en Amérique du Sud, la productivité reste le défi prioritaire», explique-t-il. D’où des perspectives de rendement fortement disparates au sein de la classe d’actif.

Le spécialiste favorise les obligations souveraines brésiliennes de 7 à 10 ans en devise locale ainsi que celles adossées à l’inflation pour les anticipations de baisses des taux, alors qu’au Mexique, il préfère les obligations souveraines à 2 ans. Enfin, il recherche les devises qui offrent les meilleurs différentiels sur les taux d’intérêt réels comme la Roupie indonésienne, le Baht thaïlandais et le Peso mexicain.