Continuons d’avancer, mais prenons garde aux stratégies de sortie

Amundi Asset Management

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La politique italienne déclenche une phase d’aversion au risque sur l’euro, les obligations périphériques et les banques.

Nous sommes entrés dans un régime de performances diminuées. La sensibilité à l’actualité est et restera très élevée car les marchés tentent de s’adapter aux nouvelles conditions économiques et financières. La politique italienne déclenche une phase d’aversion au risque sur l’euro, les obligations périphériques et les banques. Comment les investisseurs doivent-ils s’orienter dans cette nouvelle phase? Avant toute chose, ils doivent être conscients du scénario à moyen terme, qui sera de plus en plus difficile (risque de récession, risque d’erreurs de politique), tout en misant sur trois thèmes majeurs à court terme.

Premièrement, les perspectives économiques demeurent favorables, mais le pic de l’accélération de l’activité paraît maintenant derrière nous. La hausse des prix du pétrole et les discours protectionnistes vont également dans ce sens, mais sans bouleversement majeur, car notre scénario central table toujours sur un prix du pétrole stable autour des niveaux actuels et l’absence de guerre commerciale totale. La croissance mondiale du PIB devrait avoisiner 4 % en 2018, être légèrement inférieure en 2019 mais rester supérieure à son niveau potentiel dans les grandes économies. Par ailleurs, le scénario d’une croissance mondiale synchronisée perd du terrain, les États-Unis étant toujours en tête (et prenant même de l’avance) par rapport aux autres marchés développés grâce à l’extension du cycle soutenu par la relance budgétaire.

Les forces à long terme devraient favoriser
une dépréciation du billet vert.

Deuxièmement, les banques centrales vont continuer à prendre des distances par rapport à leurs politiques d’assouplissement exceptionnelles, même si ce processus est progressif et lent, l’inflation n’étant plus considérée comme une menace importante à ce jour. Dans la zone euro, l’inflation est loin de poser problème et le ralentissement actuel de l’économie, même s’il est minimisé par la BCE et probablement temporaire, pourrait inciter la banque centrale à réduire le rythme du retrait de ses achats d’actifs. Aux États-Unis, la normalisation semble mieux engagée et la Fed semble disposée à accepter une inflation légèrement supérieure à l’objectif, en attendant que la pleine croissance des salaires s’enclenche enfin.

Troisièmement, il se peut que nous assistions à des phases d’appréciation du dollar américain mais elles devraient être transitoires, sous l’effet des divergences temporaires perceptibles dans la trajectoire de normalisation des banques centrales et d’un meilleur sentiment à l’égard du risque (et des vulnérabilités relatives de l’euro); dans le même temps, les forces à long terme (creusement du déficit et de la dette des États-Unis, diversification des réserves des banques centrales internationales) devraient favoriser pour leur part une dépréciation du billet vert. Cette appréciation temporaire du dollar ne doit pas être considérée comme une menace sérieuse envers les marchés émergents.

Les investisseurs doivent continuer d’avancer tactiquement
en misant sur les ajustements actuellement à l’oeuvre.

Les conditions actuelles sont plus difficiles (hausse de l’USD, taux plus élevés aux États-Unis, facteurs idiosyncrasiques) mais comme ces ajustements sont compensés par des spreads plus élevés et par la baisse des devises émergentes, des opportunités peuvent encore être saisies sur les ME, en faisant preuve d’une plus grande sélectivité et en privilégiant des facteurs spécifiques (par ex.: le pétrole, le cycle électoral, la vulnérabilité vis-à-vis de l’extérieur) Dans ce contexte, les investisseurs doivent continuer d’avancer tactiquement en misant sur les ajustements actuellement à l’oeuvre (croissance solide, mais atteignant son pic, faible inflation, politiques toujours accommodantes, mais asynchrones des banques centrales), via des transactions de valeur relative, une sélection «bottom-up» et la diversification des stratégies/styles. La volatilité dans les semaines à venir pourrait donner l’opportunité de réexaminer les classes d’actifs les plus affectées (actifs émergents et européens). Parallèlement, les investisseurs doivent se préparer à changer (progressivement) de cap (en termes d’exposition aux risques), en prenant garde à une possible correction à moyen terme des actifs réels et/ou financiers sous l’influence de forces endogènes/exogènes Dans cette phase de transition, la gestion de la liquidité restera une priorité, afin d’être en mesure de s’adapter et de modifier rapidement les portefeuilles, tout comme la préservation du capital.

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