Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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L’incertitude domine les bourses. Mais tout n’est pas mauvais. Certaines entreprises sortent gagnantes de la crise du coronavirus, y compris en Suisse.

Les gagnants suisses de la crise du coronavirus. Les mois passés étaient chargés, marqués par le coronavirus, le confinement et le chômage partiel. Nous nous rappellerons longtemps - et n’en garderons pas que de bons souvenirs - les premières expériences faites en home office, les restaurants fermés et l’interdiction fédérale de rencontrer des amis. Les investisseurs ont également vécu une période difficile, perdant surtout de l’argent, à l’image de la situation sur les bourses mondiales.

La Suisse a toutefois eu son lot de gagnants pendant ce temps, notamment le groupe pharmaceutique Roche, qui profite directement du Covid-19, car un nombre de ses médicaments sont utilisés dans le traitement d’une pneumonie déclenchée par le virus. L’entreprise a également obtenu une autorisation d’urgences pour un test corona aux USA et dans d’autres pays. Le poids lourd du SMI a vu les cours de ses actions se négocier à près de 10% au-dessus de leur niveau en début d’année, contrairement au marché qui tend toujours vers le rouge. Les titres de la pharmacie en ligne Zur Rose ont même doublé. Grâce à l’effet catalyseur de cette crise, les médicaments pourraient se vendre en ligne à plus court terme. Or, le champion toute catégorie est Relief Therapeutics, une entreprise de biotechnologie, dont la capitalisation de marché a pris l’ascenseur, passant de 2 millions à plus de 50 millions (+2400%), se situant entretemps même à plus de 100 millions de francs. L’annonce que Relief Therapeutics avait testé un médicament sur des patients atteints du Covid a poussé la valorisation de l’action. Personne ne sait ce qu’il adviendra de cette situation, un investissement dans l’action reste donc hautement spéculatif.

Le cours de l’action de Lonza a également augmenté de 40% en 2020. Le fabricant contractuel pour l’industrie pharmaceutique est censé profiter de la production d’un éventuel vaccin contre le coronavirus. Par ailleurs, la digitalisation a connu une poussée mondiale grâce au home office, à l’école à distance et aux achats en ligne. Le fabricant d’accessoires informatiques Logitech a enregistré un bon résultat trimestriel, c’est pourquoi il souhaite augmenter le dividende et a lancé un nouveau programme de rachat d’actions d’un montant de 250 millions de dollars. Le prestataire de services informatiques Also profite de la même tendance, son action cotant à +41%.

Même les actionnaires de Givaudan ont une bonne raison de se réjouir. Les titres du créateur d’arômes et de parfums ont certes bondi de 13%, mais moins en raison d’une hausse de la demande, que d’un modèle d’affaires défensif des titres. Il en va autrement pour le secteur financier: toute personne assise à la maison et ne disposant que de peu de possibilités de dépenser son argent se soucie de sa fortune, ce qui a profité à la banque en ligne Swissquote, dont le cours a presque augmenté de 70% cette année. L’entreprise a indiqué lors d’un préavis que son EBIT avait plus que doublé par rapport à l’année précédente, en raison de la dislocation du marché, et d’une hausse plus qu’importante des volumes de négoce.

De nombreuses actions se sont renchéries, suivant ces mouvements de cours. Les entreprises mentionnées ont profité du coronavirus ou de la progression plus rapide de la digitalisation. Les écoliers sont accoutumés des vidéoconférences et de l’école à distance, tandis que les personnes plus âgées font leurs achats en ligne avec une évidence sans précédent, ce qui est en tout cas majoritairement intégré au cours des actions. La demande de ces produits devrait diminuer, et faire baisser les cours des actions, si la situation se normalise. Seules les entreprises capables de chambouler toute une industrie par leurs produits seront celles qui en sortiront vainqueurs.

Graphique de la semaine

Le prestataire de services financiers Wirecard est insolvable. La rumeur d’un scandale de manipulation du bilan a entraîné une chute vertigineuse des actions. La fraude porte sur près de 2 milliards d’euros. Le trafic des paiements électronique reste toutefois un secteur d’avenir, preuve en est le développement de son concurrent Adyen, dont le cours de l’action a progressé de 78% depuis le début de l’année.

GROS PLAN

Apple mise sur ses propres puces. Le groupe technologique américain Apple met un terme à sa collaboration avec Intel, son partenaire de longue date. A l’avenir, les ordinateurs Mac seront équipés de leurs propres processeurs, à l’image de l’iPhone et de l’iPad.

LE PROGRAMME

Baromètre conjoncturel du KOF. Le centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ publiera son baromètre conjoncturel le 30 prochain, qui indiquera l’éventuelle évolution de l’économie suisse dans un prochain avenir. Après la chute à un niveau historiquement bas en mai, on table à présent sur une nette reprise.

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