Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les actions chinoises ont le mieux performé depuis le début de l'année; mais non forcément en raison de la pause discutable dans la «guerre commerciale» avec les USA.

Trump ravit les actionnaires chinois. La politique extérieure semble être le fer de lance de Donald Trump. Du moins, il s'en sert pour enthousiasmer ses électeurs, afin de remonter dans les sondages. Bien que son coup publicitaire avec le dictateur nord-coréen Kim Jong Un se soit soldé par un échec, le tweet de Trump relatif aux «bonnes» négociations avec la Chine peut néanmoins être perçu comme un succès. Les cours des actions US ont affiché une légère hausse, qui s'est rapidement soldée par une désillusion; les actions chinoises, au contraire, ont réagi avec euphorie. La Bourse de Shanghai a atteint son plus haut gain journalier depuis l'automne 2015, avec 5,6%, et pas seulement en raison des tweets de Trump.

Par ailleurs, tout laisse présager que le gouvernement chinois semble freiner ses efforts de réforme à court terme, à l'image des données d'octroi de crédit pour janvier, qui indiquent une expansion massive des crédits. Certes, on attend toujours une confirmation pour février; mais si les chiffres se confirmaient, la croissance chinoise pourrait effectivement se stabiliser en milieu d'année. D'autres mesures de soutien, dont les allègements fiscaux ou les assouplissements monétaires auront, elles aussi, plus d'effets.

L'optimisme des investisseurs chinois est sans limite à l'heure actuelle, après un rallye de plus de 20%. Pour autant, ce cycle – d'une dépression à l'euphorie et inversement – est caractéristique du marché des actions chinois. Les craintes d'une nouvelle dépression surgissent, en raison de la hausse massive du volume de négoce et la spéculation sur le crédit qui s'accroit de nouveau. Le CSRC a remis en garde contre les risques à titre préventif. Reste à savoir, au cours de prochains mois, si la Chine réussira l'exercice difficile d'un atterrissage «en douceur» sans favoriser les excès réellement indésirables.

Une suite d'acquisitions dans le secteur de l'or. La compétition pour la première place des groupes miniers continue. L'actuel leader parmi les producteurs d'or, l'entreprise canadienne Barrick Gold, a soumis une offre de rachat hostile à l'entreprise américaine Newmont Mining, le numéro deux du marché, à hauteur de 18 milliards de dollars en début de semaine. Newmont tente, à son tour, d'acquérir un concurrent canadien, Goldcorp, pour dix milliards de dollars. Enfin, l'an passé, Barrick Gold avait déjà essayé de racheter son rival Randgold, une société exploitantdes mines d'or avant tout en Afrique. Barrick et Newmont avaient déjà flirté une fois avec une fusion. Or, la tentative avait échoué en raison d'animosités personnelles entre les directions des deux sociétés.

Il semblerait que l'industrie aurifère soit toujours en quête d'économies de coûts. A ce jour, l'accord donnerait naissance à une entreprise produisant dix millions d'onces d'or par an et affichant un bénéfice de sept milliards de dollars. Une véritable planche à billets qui occuperait une position dominante sur le marché de l'or. Ne reste plus qu'à attendre le feu vert des autorités de la concurrence pour savoir si la transaction aura lieu. Les évolutions structurelles sur le marché de l'or favorisent le cours du métal précieux. A moyen terme, il devrait continuer d'augmenter. Certes, un répit ne surprendrait personne après le dernier rallye. D'un point de vue technique, l'or pourrait même enregistrer des gains de cours plus importants, s'il pouvait dépasser, en cours d'année, la fourchette entre 1'370 et 1'380 dollars de ces cinq dernières année.

Graphique de la semaine

Le cours du cuivre, indicateur avancé, en particulier pour la demande en provenance de Chine, est en hausse, contrairement à la plupart des récentes données économiques. Le plus de 10% depuis le début de l'année pourrait constituer un signal positif.

GROS PLAN

Roche investit dans l'avenir. La société pharmaceutique acquiert Spark Therapeutics, une entreprise de pointe dans la génothérapie. Roche paie deux fois la valorisation du marché, soit 4,3 milliards de dollar US, pour accéder à cette technologie clé.

Mariage de géants sur le marché des télécoms. Sunrise, le numéro deux des télécoms, acquiert UPC, le plus important câblo-opérateur du pays, et fera sérieusement concurrence à Swisscom. Les consommateurs devraient en profiter.

LE PROGRAMME

Réunion de la Banque centrale européenne. La BCE devrait abaisser ses prévisions de croissance pour 2019 la semaine prochaineet probablement donner des détails concernant une possible injection de liquidités dans les banques européenne.

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