Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Le coronavirus est officiellement déclaré comme pandémie. Si la propagation se stabilise en Chine, le nombre de personnes infectées en Europe et aux USA explose.

L’OMS déclare le coronavirus comme pandémie. La propagation rapide et mondiale du Covid-19 a incité l’OMS à déclarer le statut de pandémie. Notre voisin du sud a été touché de plein fouet. Avec environ 17 personnes infectées par le coronavirus pour 100’000 habitants, l’Italie est en tête du classement des pays concernés. Il n’est pas étonnant que le gouvernement a mis en place des mesures drastiques et a déclaré l’«étatd’urgence». Dans les autres pays d’Europe, le nombre de contaminations augmente aussi de manière exponentielle. Il semble que le Covid-19 se propage d’est en ouest. En effet, le virus frappe maintenant aussi les Etats-Unis. Jeudi, Donald Trump a annoncé une interdiction d’entrée pour les voyageurs en provenance d’Europe. Tandis que les nouvelles sombres foisonnent en Suisse, l’horizon semble s’éclaircir en Asie. En Chine et en Corée du Sud, le nombre de nouvelles infections baisse continuellement, et on a même réussi à empêcher complètement la propagation rapide au Japon et à Taïwan. Il y a donc un espoir justifié que les mesures très contraignantes prises en Suisse et en Europe porteront leurs fruits ces prochaines semaines.

Stimulation de la politique monétaire et fiscale. La devise «À des événements exceptionnels, des mesures exceptionnelles» semble avoir été adoptée par les banques d’émission et les gouvernements. Comme toujours ces dernières années, les banques d’émission étaient les premières à réagir au ralentissement de la conjoncture apparente. La Fed a baissé le taux directeur de 50 points de base de manière surprenante le 3 mars. Un jour après, la Banque d’émission du Canada et cette semaine-ci la BoE ont enchaîné procédant chacune aussi à une baisse des taux de 0,5%. La BCE a également réagi jeudi. Sa présidente, Christine Lagarde, n’a certes annoncé aucune baisse, mais a élargi le programme d’achats obligataires. Parallèlement aux banques centrales, les gouvernements de nombreux Etats réagissent désormais à leur tour. Les mesures de relance budgétaire telles que les allègements fiscaux, les programmes d’infrastructure ou les crédits relaissont annoncées presque toutes les heures. La question de savoir si toutes ces mesures sont vraiment efficaces, et qui finira par financer tout cela, intéresse peu les politiciens. Le principal est que quelque chose soit «fait» le plus rapidement possible.

«Short-term pain, long-term gain». Franchement, à court terme, toutes les mesures de politique monétaire et fiscale ne servent que peu ou pas du tout sur le plan économique. Au mieux, cela servira à calmer un peu les esprits des investisseurs nerveux ainsi que les Bourses. Le coronavirus pèsera sur l’économie aussi longtemps qu’il ne sera pas endigué durablement. Tant qu’un vaccin ou un médicament pouvant combattre efficacement le virus manquera, des mesures drastiques telles que des quarantaines, des interdictions de rassemblements ou des restrictions de voyage seront nécessaires. Cela entraînera obligatoirement un net recul de l’économie mondiale. Et cette situation n’est pas près de changer à court terme. Mais dès que la pandémie sera sous contrôle, toutes les liquidités supplémentaires et les programmes économiques mis en place assureront une nette reprise de la conjonctureet un mouvement contraire rapide sur les marchés financiers. Cependant, personne ne sait quand exactement cela se produira. D’ici là, il faut tenir bon, garder son calme et sang-froid. Car la volatilité énorme et l’agitationgénérale ne cesseront de sitôt. Les stratégies de placement prises sur lelong terme ne doivent en aucun cas être modifiées malgré les turbulences sur les marchés boursiers. Warren Buffet avait raison: «Il ne faut garder une action, même pas durant 10 minutes, si l’on est pas prêt à la détenir pendant 10 ans». Et avec tout l’affolement à la Bourse, il ne faut pas non plus oublier de se laver régulièrement les mains, de garder une certaine distance et de prendre soin de soi et des autres.

Graphique de la semaine

La réunion de l’OPEP à Vienne s’est terminée par un désastre. Les Saoudiens ont violemment réagi après que la Russie ait refusé de soutenir les réductions dela production. Le plus grand acteur sur le marché du pétrole a nettement augmenté la production etvend à présent son pétrole à des prix de dumping. Pour les consommateurs et les pays importateurs de pétrole, c’est une bénédiction, mais un désastre pour les sociétés de pétrole de schiste aux USA et les pays exportateurs de pétrole.

GROS PLAN

Une lueur d’espoir à l’horizon. La situation semble se stabiliser en Chine. Des sociétés suisses telles que Geberit, Belimo ou OC Oerlikon ont indiqué que la production a de nouveau été augmentée après une pause de deux semaineset que les chaînes d’approvisionnement sont intactes.

LE PROGRAMME

Situation de la politique monétaire. La Banque nationale suisse (BNS) tiendra une conférence de presse le 19 mars. Alors que les banques d’émission baissent les taux dans le monde, la marge de manœuvre de la BNS est fortement limitée: à notre avis, la limite inférieure pour ses taux directeurs se situe à –1%

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