Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les entreprises présenteront leurs résultats pour le T3 la semaine prochaine. Les signes ne sont pas bons.

Le rideau se lève pour les chiffres trimestriels. La saison des bénéfices, très attendue, débutera la semaine prochaine, avec la publication, mardi, des chiffres pour le T3 2019 des grandes banques US Citigroup, Goldman Sachs, JPMorgan Chase et Wells Fargo, suivie des autres entreprises. Les attentes sont modérées, dans leur ensemble. Selon les analystes, les bénéfices des 500 principales entreprises US devraient reculer d’environ 4%. Alors que la situation était encore nettement meilleure il y a quelques mois, les estimations des bénéfices ont été continuellement revues à la baisse, en raison du ralentissement économique et du conflit commercial toujours latent, et sont actuellement inférieures d’environ 5% à celles du début de l’année.

La situation est plus grave encore en Europe. En effet, l’industrie etl’automobile, en particulier, souffrent de la suite du ralentissement économique. Les bénéfices en Europe stagneront pratiquement cette année dans l’ensemble. La Suisse devrait connaître une meilleure évolution; or, au niveau de l’indice, cela est principalement dû aux poids lourds Nestlé, Novartis et Roche. Les analystes tablent sur une forte croissance du bénéfice de ces trois groupes à un chiffre cette année (valeur ajustée dans le cas de Novartis pour tenir compte de la scission d’Alcon).

Le marché des actions suisse a enregistré une performance supérieure à la moyenne cette année, soutenu, notamment, par l’amélioration relative des perspectives de bénéfices. Outre les chiffres trimestriels effectifs, les investisseurs s’intéressent en particulier aux perspectives des entreprises. De ce point de vue, les nouvelles ne devraient être guère trop optimistes, et la plupart des CEO probablement se montrer plus prudents du fait du ralentissement mondial de la croissance. Certaines entreprises cycliques (industrielles) risquent également d’annoncer des avertissements sur bénéfices. A nos yeux, la saison des bénéfices s’annonce plutôt mitigée, et ne promet que peu d’impulsions positives.

Le conflit commercial n’est toujours pas résolu. Les investisseurs espèrent que les USA et la Chine réussissent à donner des signaux positifs dans le cadre de leurs négociations commerciales. Or, en amont, les protagonistes ont baissé leurs attentes. La Chine veut suivre la politique des petits pas et empêcher une nouvelle escalade dans un premier temps. Elle s’est déclarée prête d’acheter des produits agricoles US supplémentaires – le noyau des négociations – tout en espérant ne subir aucun tarif douanier supplémentaire sur ses produits d’exportation. En revanche, elle ne veut pas faire de concessions trop importantes (pour le moment) en ce qui concerne les droits d’auteur et l’ouverture de ses propres marchés.

La procédure d’«impeachment» contre le président Trump joue également en faveur des Chinois. La pression politique interne est désormais tellement forte qu’il devra probablement tôt ou tard réagirau niveau diplomatique. D’un autre côté, il peut profiter du conflit commercial pour étayer sa politique «America First» et souligner la dureté de sa politique étrangère. Il sait aussi qu’une majorité de la population américaine le soutient dans cette question.

Selon nous, le conflit commercial se poursuivra pendant un certain temps – et une solution rapide ne se dessine toujours pas. Plus les incertitudes persistent, plus elles affecteront l’économie mondiale. Les indicateurs avancés sont en chute libre, et les prévisions de croissance, dont celles récemment de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), constamment revues à la baisse. Le commerce mondial de marchandises ne devrait augmenter que d’1,2% pour l’année en cours, contre 2,6% en avril. L’automne promet d’être chaud.

Graphique de la semaine

Contrairement au début d’année, marqué par un certain optimiste en ce qui concerne les bénéfices des entreprises,les analystes ont constamment revu les perspectives à la baisse, depuis. Elles ont le plus fortement baissé en Europe; la Suisse, quant à elle, résiste bien, grâce aux groupes défensifs Nestlé, Novartis et Roche.

GROS PLAN

Le Prix Nobel pour des physiciens suisses. Le Prix Nobel de physique est décerné (pour moitié) à la Suisse. Les physiciens Michel Mayor et Didier Queloz ont été récompensés pour leurs travaux dans le domaine de la cosmologie théorique. Cela souligne le haut niveau de la Suisse dans la recherche (de pointe).

LE PROGRAMME

Elections parlementaires en Suisse. Le compte à rebours a commencé: il reste une bonne semaine avant les élections pour le Conseil national et le Conseil des Etats. Le peuple suisse élira un nouveau parlement le 20 octobre, qui déterminera l’avenir du pays ces quatre prochaines années.

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