Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Certains investisseurs restent sur la touche lors du dernier rallye sur les marchés des actions. Les obligations, en revanche, sont davantage prisées.

Les investisseurs ne croient pas au rallye des actions... Après des pertes de cours élevées fin 2018, les investisseurs en actions profitent d'une aubaine en début d'année: le marché directeur américain a connu sa plus forte hausse pour un janvier depuis plus de 30 ans,avec un plus de près de 8%. Et le marché suisse n'a, lui non plus, pas été en reste, avec une hausse de presque 7%. Janvier a ainsi été à l'opposé du faible décembre. Les données d'entrées et de sorties de capitaux pour les fonds en actions aux USA contrastent en revanche.

Fait non habituel au plus fort d'une vente panique, les investisseurs avaient retiré 89 milliards de dollars US (soit 1% de l'ensemble des capitaux) du marché en décembre dernier. Or, les retraits de capitaux, surtout depuis les fonds indiciels (ETF), axés sur le vaste marché des actions et les titres de croissance, avaient continué en même temps que la hausse des cours depuis le début de l'année.

Ces indications de confiance, du moins, marquent le manque d'euphorie auprès des in-vestisseurs, malgré les gains de cours des dernières semaines. D'autres, en revanche, tels que le rapport entre actions bullish et bearish, se sont nettement normalisés. Et le cours de l'«indice de la peur» VIX est à nouveau nettement inférieur à la moyenne à long terme.

La plupart des indices d'actions affrontent les premiers obstacles en termes d'analyses graphiques. Ainsi, l'indice US S&P 500 se rapproche de la moyenne très ob-servée à 200 jours, le SMI, quant à lui, des 9'200 points – un seuil que l'indice a échoué de franchir à plusieurs reprises au second semestre 2018.

Dans ce contexte, la situation est susceptible de se retourner dans un avenir proche; aussi, restons-nous défensifs pour les actions d'un point de vue tactique.

...les obligations d'Etat sont en revanche prisées. La situation sur le marché obligataire, où les investisseurs s'arrachent littéralement les titres des plus grands débiteurs étatiques, est doncbien différemment aux actions.

Ainsi, une obligation italienne à 30 ans, d'un volume de huit milliards d'euros, a été souscrite 5 fois son volume cette semaine. Le pays, qui vient tout juste de tomber en récession, profite ainsi de la situation actuelle, respectivement des taux d'intérêt,en nette baisse récemment. Pas surprenant, sachant que le «malade de l'Europe» doit lever 250 milliards d'euros sur le marché des capitaux cette année.

Les obligations d'Etat du Japon et des USA ont également été très prisées ces derniers temps. Et même les émetteurs plus risqués, à l'extrémité inférieure de l'échelle de rating, comme la Grèce et l'Equateur,ont trouvé bien plus de preneurs qu'il ne leurfallait pour leurs titres de dette.

Le volume d'obligations d'Etat connaîtra, lui aussi, une nette croissance en 2019. L'exemple classique est l'explosion du déficit budgétaire US, où aucun parti ne semble clairement intéressé de voir des finances publiques saines, à l'heure actuelle. Cela con-traste fortement avec la Suisse. Le volume des obligations de la Confédération en circulation y fondera de 3,3 milliards de francs suisses selon les prévisions. L'état positif du budget public permettra à la Confédération de continuer à diminuer la dette. Entre-temps, elle a été dépassée par les instituts d'émission de lettres de gage en qualité de plus grand émetteur sur le marché des capitaux. Depuis l'introduction du plafonnement de la dette en 2003, celle-ci a continuellement diminué.

Entre-temps, la Suisse ne compte même plus parmi les 100 pays les plus endettés de la planète. En réduisant la dette et en baissant les taux d'intérêt, la charge d'intérêts pour la Confédération a sen-siblement diminué ces dernières années. La Trésorerie fédérale souhaite maintenir cet effet positif le plus longtemps possible au moyen d'échéances moyennes à plus long terme.

Graphique de la semaine

Gros plan

Le roi des obligations prend sa retraite. Bill Gross, fondateur de PIMCO et, très longtemps, gestionnaire du premier fonds obligataire, se retire.Après une performance décevante, l'investisseur de 74 ans gérera sa propre fortune lui-même.

Un signe pour le libre-échange dans le monde. L'accord de libre-échange entre l'UEet le Japon est en vigueur depuis février. Représentant 28% de la production économique mondiale, l'alliance commercialeest ainsi plus importante que la zone de libre-échange nord-américaine.

Le programme

Vendredi 15 février 2019. Le financement provisoire pour les autorités éta-tiques aux USA expire à nouveau. L'administration risque un nouveau «shutdown», en l'absence d'un accord sur la sécurité frontalière, ou la déclaration de l'état d'urgence par Donald Trump.

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